The Who

Who Are You

Who Are You

 Label :     Polydor 
 Sortie :    vendredi 18 août 1978 
 Format :  Album / CD  Vinyle  K7 Audio   

Qui es-tu pour affirmer que The Who n'ont rien fait de bon après Quadrophenia ? (toi qui dis "après Tommy" tu es de la pire espèce...)
Quadrophenia est certes le sommet de leur carrière, les 4 étant au meilleur de leur forme, des musiciens accomplis e tutti quanti, il n'empêche qu'ils en ont encore sous le capot pour quelques disques suivants, dont ce Who Are You !


Qui es-tu pour affirmer que Pete Townshend n'est plus inspiré ?
Ce n'est pas qu'il n'est plus inspiré, c'est que ce con garde exprès de bonnes chansons dans son placard pour les sortir en solo par la suite. Pourtant sur les 6 qu'ils signent ici, 4 sont superbes... après oui, 4 chansons de Townshend pour un album de 9 pistes, on peut commencer à se poser des questions. "New Song" / "Music Must Change" / "Guitar And Pen" / "Who Are You" voilà le quarté gagnant de Pete : la première est une bonne décharge d'énergie, piste d'ouverture, ça doit envoyer, un synthé un poil trop présent, mais la performance des 4 gugusses reste assez impressionnante, ils ont de l'envie ; la deuxième est carrément Bluesy-Jazzy (cette guitare!), on dirait qu'ils se sont retrouvés dans un bar enfumé pour enregistrer ce titre – une récréation ; la troisième, tout en suspend avec ce synthé ARP (le fameux joujou de Pete) est une bizarrerie réussie, avec plusieurs rythmes et tempos, ce morceau a un côté addictif, ce n'est pas ce qu'on s'attend à entendre de la part du groupe, mais "ça le fait !" ; la dernière, la piste éponyme... je ne pourrais être objectif avec celle-ci, c'est la première chanson que j'ai entendu d'eux à l'âge de 4 ans, c'est ma chanson préférée de leur catalogue, que dire... de toute façon tout le monde la connaît ! Un chef-d'œuvre !

Pour les 2 autres chansons composées par Townshend, "Sister Disco" et "Love Is Coming Down" : la première, c'est une plutôt bonne chanson, mais son problème majeur sera expliqué au paragraphe suivant (patience), son problème mineur c'est Keith et John qui se la jouent un peu fainéant ; la deuxième c'est une cata, un fond de tiroir que Pete a ressorti parce qu'il fallait une ballade... non, mais ces cordes rajoutées, Phil Spector est passé en studio ?


Qui es-tu pour affirmer que les synthés c'est dégueulasse ?
C'est loin de l'être, c'est surtout quand on en met vraiment partout et bien en avant que ça devient indigeste (ce sera pour un autre disque plus tard çà). Ici, ils peuvent parfois être chiants et gâcher une bonne compo ("Sister Disco") comme être essentiels à l'ambiance et créer un son particulier ("Guitar And Pen"). D'une manière générale ils sont encore dosés assez intelligemment, mais on est quand même à la limite de tomber vers le mauvais côté.


Qui es-tu pour affirmer que Keith Moon était mort avant de mourir ?
Déjà c'est extrêmement méchant, mais c'est surtout faux ! Certes il n'était plus le grand batteur qu'on a connu – "Music Must Change" le prouve, il est relégué derrière une cymbale et c'est tout, vu qu'il n'arrivait pas du tout à suivre le rythme –, mais les gars ne sont pas fous non plus... même si on l'entend parfois être un peu hésitant ("Trick Of The Light"), ils ont quand même gardé ses meilleures prises lorsqu'ils le pouvaient et il continue encore à briller sur plusieurs pistes. Keith n'est plus un batteur de génie au feeling resplendissant, capable de tenir une cadence folle sur un morceau dans son entièreté, il est descendu sur Terre au rang de très bon batteur, toujours capable de faire preuve de retenue et de fulgurances, mais sans être réellement impressionnant. "New Song", "Had Enough", "Guitar And Pen" et "Who Are You" prouvent bien que durant les "bons jours" Moonie pouvait largement se démener (et là, il était impressionnant!).


Qui es-tu pour affirmer que sans Pete, le groupe n'est rien ?
Évidemment c'est lui le compositeur principal depuis le début et sur ce disque il a fait le minimum syndical (encore que certains n'arriveraient même pas à proposer 4 très bons morceaux aussi différents tout en étant alcoolo et héroïnomane), mais il y a toujours eu la plume bienvenue de John Entwistle, celui capable de balancer une perle en plein milieu, ni vu ni connu – tu crois que t'as affaire à qui ?! "Had Enough" / "905" / "Trick Of The Light" : la première, étrangement non chanté par l'intéressé, mais bien par Daltrey, obtient l'aide d'une orchestration bien amenée (pas comme l'autre bouse de ballade) et d'un jeu de basse inspiré ; la deuxième construite autour d'un polymoog est assez classique, ça aurait pu se retrouver sur un de ses albums solo, ça atterrit ici, ça permet d'avoir un autre bon morceau, pas vraiment bluffant, mais plaisant ; la troisième est plus habituelle du "son Entwistle" (même si c'est encore Daltrey qui prend le chant), une bonne grosse basse bien tapante (basse 8 cordes!), un rythme entraînant, une guitare rentre-dedans, une réussite.


Mais au final, qui suis-je pour affirmer que Who Are You est un bon album ?


Bon   15/20
par Beckuto


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