Lock Up

Paris [Glazart] - samedi 13 mai 2017

On est dedans. L'arrivée à 17h pile n'a pas suffi pour pouvoir profiter tranquillement de l'happy hour, c'est déjà l'heure pour Lock Up de monter sur scène. D'ailleurs, plus qu'une simple soirée Grind Hardcore, c'est surtout une ode à Shane Embury. Si tu ne l'aimes pas, le Shane, t'as mal choisi ta soirée étant donné qu'il joue dans trois des quatre groupes présents.
Moi, je suis surtout content de voir pour la première fois une prestation du vocaliste Kevin Sharp, alors que mon pote m'explique que, Lock Up, c'était mieux avec Tomas Lindberg au chant du fait de sa voix éraillée qui ajoutait une dose d'hystérie à l'ensemble. C'est vrai que, par bien des aspects, la formation ressemble plus à un croisement bestial entre Brutal Truth et Napalm Death qu'à un truc 100% original mais bordel, c'est trente minutes de branlée sauvage orchestrée par des maîtres du genre. Nicholas Barker met tout le monde d'accord : l'un des meilleurs batteurs du circuit, sans conteste. Du coup, cela n'aurait tenu qu'à moi, le running order n'aurait pas été le même, avec Brujeria en ouverture.
Bref, ce premier concert est passé à la vitesse d'un blast beat. À peine le temps de faire le classique triptyque "bière – merchandising – clope" dont je ressors heureux propriétaire d'un superbe t-shirt Napalm Death rouge que, déjà, Powertrip investit la scène. Eux, je ne les connaissais pas mais tout le monde en dit du bien. À juste titre. La grosse fessée Hardcore du jour. Les titres de Nightmare Logic sont hyper puissants, le chant rageur et le style classique, très Dubstep, est agrémenté de quelques solos et rythmiques Métalcore du meilleur effet. Franchement, c'est sévère, j'hésite à acheter le skeud mais il n'y a que des vinyles. Tant pis, ce sera pour une autre fois.
Ce qu'il y a d'agréable au Glazart, ce sont les nombreux espaces extérieurs qui permettent de prendre un peu l'air entre chaque groupe. L'occasion de se rendre compte que je n'avais jamais vu la salle aussi pleine, que tout le monde s'est mis sur 31 (comprendre : la tenue de rigueur est de sortie, noire et sexy pour les femmes, noire et cloutée pour les hommes avec du patch de partout) et que l'ambiance est définitivement relax.

Tellement relax que je manque le début de Brujeria dont j'ai bien aimé le dernier album en date : Pocho Aztlan. En revanche, sur scène, c'est rapidement lassant en dépit du côté chicanos qui peut faire marrer. Il y a deux chanteurs, j'ai du mal à comprendre pourquoi, à un moment donné un mec monte sur scène pour gueuler "Le Pen, fils de pute" deux ou trois fois avant de slammer sur un dernier "Macroooooooooon". D'un coup je me sens assez mal à l'aise d'entendre tout le monde crier des encouragements et applaudir. Qu'un type vienne clamer sa joie de l'ultra libéralisme dans un concert de Grind est absurde, le signe qu'il n'a rien compris à l'esprit du mouvement et il n'aurait dû recevoir en récompense que de copieux sifflets. Passons, on a compris qui la jeunesse emmerdait. Je finis par sortir de la salle, d'autant que le set me lasse : trente minutes auraient définitivement été suffisantes même si écouter les vieux titres de Mantando Güeros et Raza Odiada fait plaisir. Le tout reste quand même un peu léger à mon goût.
De toute façon, tout le monde n'est là que pour Napalm Death et c'est bien légitime. Je pourrais me contenter de fournir la setlist, cela vous donnerait une idée du chaos absolu que fut une nouvelle fois leur prestation. Comme me le souffle gaiement à l'oreille un camarade : "C'est le meilleur groupe du monde". Je le crois bien. Parvenir à dégager une telle furie tout en maîtrisant autant le son et les instruments, ils sont peu nombreux à y parvenir. Et Barney putain ! Encore une fois il donne la leçon à tous les hurleurs Grind, y compris au père Sharp, chose que je pensais impossible. Le concert aurait pu être parfait avec "Siege of Power" et "Mass Appeal Madness" en bonus mais cela est largement compensé par un "Twist the Knife" fracassant. Parfait, comme toujours.

Setlist Lock Up :
01 : Necropolis Transparent
02 : Feeding on the Opiate
03 : Detestation
04 : Blood and Emptiness
05 : Void
06 : Slaughterous Ways
07 : After Life in Purgatory

Setlist Powetrip :
Vraisemblablement axée sur le dernier album Nightmare Logic si j'en crois mon écoute de ce matin

Setlist Brujeria :
01 : Brujerizmo
02 : Colas de Rata
03 : La Migra
04 : Hechando Chingazos
05 : Viva Presidente Trump
06 : Seis Seis Seis
07 : Angel de la Frontera
08 : Satongo
09 : Desperado
10 : Marcha de Odio
11 : Revolucion
12 : Consejos Narcos
13 : El Desmadre
14 : Matando Güeros
15 : Marijuana

Setlist Napalm Death :
01 : Apex Predator – Easy Meat
02 : Evolved as One
03 : It's a M.A.N.S. World !
04 : Necessary Evil
05 : Smash a Single Digit
06 : Stunt Your Growth
07 : When all is Said and Done
08 : Stubborn Stains
09 : Scum
10 : The Kill
11 : Deceiver
12 : You Suffer
13 : From Enslavement to Obliteration
14 : The Code is Red... Long Live the Code
15 : Twist the Knife
16 : Dear Slum Landlord
17 : Christening of the Blind
18 : How the Years Condemn
19 : Suffer the Children
20 : Nazi Punks Fuck Off
21 : Adversarial / Cpulating Snakes


Parfait   17/20
par Arno Vice


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