Tinariwen
Clamart [Salle Des Fêtes Hunebelle] - samedi 21 novembre 2009 |
Je suis arrivé à ce concert presque par erreur, je ne savais dans quoi je mettais les pieds. Une amie militante avait avec son association organisé un concert à la salle des fêtes de ma petite banlieue du 92. Un groupe touareg ouf', selon ses dires ! Pour elle et son assos' plus que pour le groupe inconnu au bataillon, j'entre dans ma bien connue petite salle des fêtes, me disant que ça va pas forcément être bien folichon. Et au lieu de me retrouver face à une bande quelconque de vocalisateurs au vibrato hyper tendu en djellaba, c'est un groupe chaleureux en tournée mondiale (je ne le saurais pas avant longtemps), qui joue depuis plusieurs dizaines d'année un peu partout sur la Terre et qui commence à se faire un vrai nom dans la musique populaire, que je trouve face à moi. Une bande de zouaves (en djellaba, j'avais au moins raison sur ce point) souriants qui inonde la salle de son ambiance presque psychédélique dès les premières notes de guitares.
Car le groupe algérien a depuis bien longtemps troqué les flûtes contre des guitares électriques du meilleur effet pour leur musique. Pour la première fois, j'entends la musique du désert envahir mes sens impuissants. Et quelle est cette étrange langueur, ce rythme trainant qui charrie la souffrance séculaire ? Serait-ce du blues ? Tout juste. Ce qu'avait oublié de préciser mon amie était que Tinariwen, car c'est leur nom, était un groupe de blues touareg ! Et, bon Dieu, ce soir là ces gens semblaient avoir tout compris. Le blues a depuis longtemps illustré le martyr du peuple Noir réduit maintes fois en esclavage. Il illustra ce soir là le monde impitoyable des touaregs nomades qui se battent quotidiennement contre le désert meurtrier qui est à la fois leur pire ennemi et leur seul hôte.
Reposants pour beaucoup sur un seul accord décliné à toutes les sauces, les morceaux des nomades semblent se fondre en une seule et même mixture hypnotique et chaude, un mirage musical propre à prendre toute une salle dans ses griffes illusoires.
L'heure passe ainsi, trop vite, et en soixante minutes mes préjugés bancals furent balayés face à la tempête de sable que je venais de me prendre en pleine face. Un pote présent ce soir là m'avouera sur le moment ne pas avoir profité de la soirée, se plaignant de la redondance des morceaux. Deux jours après, leur dernier album Imidiwan intégrait ma discothèque. Et ce même pote de ne pas en croire ses oreilles tandis que je lui passe le CD ; il est conquis. Un concert de Tinariwen est une caravane dans laquelle on doit embarquer dès le départ afin de ne pas se retrouver largué au Caravansérail, seul, à contempler le désert au loin et à se demander ce qu'on peut bien lui trouver, à cette étendue de sablé stérile.
Plus tard, avec le recul et mes connaissances nouvelles sur le groupe, j'ai réalisé la chance que j'avais eu de pouvoir assister à cette heure magique d'un groupe qui ne reste jamais deux jours au même endroit et s'est déjà produit un peu partout dans le monde. Je me suis demandé, aussi, si Clamart avait réalisé pleinement ce qui lui était arrivé ce soir là. Si le maire, dans sa traditionnelle poignée de main aux dents blanches, avait vraiment profité de ce petit moment d'intemporalité qui lui avait été gracieusement offert. Eux je ne sais pas... moi oui, et depuis un petit morceau de moi voyage dans chacun de leurs albums.
Car le groupe algérien a depuis bien longtemps troqué les flûtes contre des guitares électriques du meilleur effet pour leur musique. Pour la première fois, j'entends la musique du désert envahir mes sens impuissants. Et quelle est cette étrange langueur, ce rythme trainant qui charrie la souffrance séculaire ? Serait-ce du blues ? Tout juste. Ce qu'avait oublié de préciser mon amie était que Tinariwen, car c'est leur nom, était un groupe de blues touareg ! Et, bon Dieu, ce soir là ces gens semblaient avoir tout compris. Le blues a depuis longtemps illustré le martyr du peuple Noir réduit maintes fois en esclavage. Il illustra ce soir là le monde impitoyable des touaregs nomades qui se battent quotidiennement contre le désert meurtrier qui est à la fois leur pire ennemi et leur seul hôte.
Reposants pour beaucoup sur un seul accord décliné à toutes les sauces, les morceaux des nomades semblent se fondre en une seule et même mixture hypnotique et chaude, un mirage musical propre à prendre toute une salle dans ses griffes illusoires.
L'heure passe ainsi, trop vite, et en soixante minutes mes préjugés bancals furent balayés face à la tempête de sable que je venais de me prendre en pleine face. Un pote présent ce soir là m'avouera sur le moment ne pas avoir profité de la soirée, se plaignant de la redondance des morceaux. Deux jours après, leur dernier album Imidiwan intégrait ma discothèque. Et ce même pote de ne pas en croire ses oreilles tandis que je lui passe le CD ; il est conquis. Un concert de Tinariwen est une caravane dans laquelle on doit embarquer dès le départ afin de ne pas se retrouver largué au Caravansérail, seul, à contempler le désert au loin et à se demander ce qu'on peut bien lui trouver, à cette étendue de sablé stérile.
Plus tard, avec le recul et mes connaissances nouvelles sur le groupe, j'ai réalisé la chance que j'avais eu de pouvoir assister à cette heure magique d'un groupe qui ne reste jamais deux jours au même endroit et s'est déjà produit un peu partout dans le monde. Je me suis demandé, aussi, si Clamart avait réalisé pleinement ce qui lui était arrivé ce soir là. Si le maire, dans sa traditionnelle poignée de main aux dents blanches, avait vraiment profité de ce petit moment d'intemporalité qui lui avait été gracieusement offert. Eux je ne sais pas... moi oui, et depuis un petit morceau de moi voyage dans chacun de leurs albums.
Intemporel ! ! ! 20/20 | par X_Wazoo |
Photo par M. Fraticelli
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