Lamb

Winterthur - Suisse [Musikfestwochen, Steinberggasse] - samedi 29 août 2009

Après cinq ans de pause, trois albums solo plus acoustiques signés Lou Rhodes, et beaucoup de frustration, voilà que le groupe mythique de trip-hop and drum'n' bass Lamb renoue avec la scène. Le temps d'une mini tournée européenne, de la Suisse au Royaume-Uni (Londres et Brighton) en passant par l'Italie (Rome et Milan), le duo britannique fait des émules et des émus. C'est en Suisse que tout commence, et c'est à Winterthur que nous étions. Un concert de deux heures qui a comblé tous les amateurs du timbre suave et ensorcelé de la vocaliste songwriter Lou Rhodes, et les aficionados du drummer et producteur Andy Barlow - maniant aussi bien la table de mixage que les percus. Mais il y a aussi Jon Thorn qui vient se greffer au groupe. Bassiste atypique à l'archet dépouillé, il affiche un instrument aux allures de violoncelle expérimental. C'est maintenant un univers mystico-magique qui découle des arpèges jazz (l'intro de "Cotton Wool"), des nappes de clavier cristallines (Angelica), de la couleur vocale chaude à la texture granuleuse de la merveilleuse Lou Rhodes. Et Andy Barlow d'accentuer la promiscuité sonore en samplant la voix, mais sans multiplier les effets. Rien n'est gratuit. Au contraire, la réverbération prend toute son ampleur sur la place privatisée de Steinberggasse, et c'est une ambiance aérienne et épurée qui officie au moment du sacro-saint Gabriel. Le trio prend vie. En arrière plan, un écran où les clips défilent. Sur le devant de la scène, un Andy Barlow en extase vient compléter une Lou Rhodes tout en candeur. Il se déchaîne sur les percussions ("Heaven"), Lou Rhodes se désinhibe avant de le rejoindre pour des rythmes tribaux endiablés. On retient l'envolée fulgurante de l'électrisé "Gold Bless", rythmé par une basse jazzy, des touches electronica ambiantes et une voix aux confins d'une soul teintée de blues. Le public, envouté, danse au rythme des vibrations magnétiques. Puis Andy Barlow ne s'arrête plus. Comme possédé, il offre ses baguettes à la foule, plus tard et plus fort, c'est lui-même qui se jette sur le public extatique et électrique de Winterthur... Ca c'est du show, du vrai. Lamb retrouve la scène, Lamb retrouve son public, essentiellement des fidèles de la première heure. Après avoir salué une dernière fois l'assistance, les anglais atteignent l'acmé musicale. Ils retournent sur scène pour un "Bonfire" enflammé. Fin... Puis coup de théâtre. Andy Barlow lui-même demande à l'organisateur du festival de rejouer. C'est avec "Lullaly" que Lamb finira par faire frissonner ses spectateurs, leur tirant presque une larme. Minimalisme instrumental et puissance vocale dramatique. Le concert dans son entier aura en effet été puissant. Un moment épique.


Exceptionnel ! !   19/20
par E.S


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