Grand Blanc

Mémoires Vives

Mémoires Vives

 Label :     Entreprise 
 Sortie :    vendredi 19 février 2016 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

"Ils ont un truc" ces Grand Blanc comme on dit ! Sur les photos du groupe déjà ; visuellement, ils dégagent quelque chose de lunaire et anachronique qui interpelle. Et puis, ils viennent de Lorraine, et revendiquent dans leurs interviews l'ennui et la tristesse de leur région comme une influence, sans que cela sonne faux ou étudié. Ce très attendu premier album intitulé Mémoires vives composé de 10 titres+3 bonus tient toutes les promesses entrevues ses dernières années sur internet dans leurs clips réussis (chacun est à lui seul un véritable court métrage) et sur l'EP éponyme. A la fois urbaine, romantique, new wave, électro, pop et chantée en français, la musique de Grand Blanc est très difficile à décrire. Quelque part entre Joy Division, Alain Bashung et Taxi Girl pour essayer de les situer le plus explicitement possible, si tant est que cela soit possible. Utilisant avec brio, efficacité et sans complexes machines, synthés, basses et guitares sur des boucles électro ; entrainantes ou planantes selon les titres et tintées de gimmicks qui font mouche, le quatuor messin tient une grande partie de son originalité dans l'alternance des voix, féminines et masculines très originales et intenses de ses deux chanteurs Benoit et Camille. Sur des pop songs électro à la structure assez classique comme "Surprise Party", "Bosphore" ou "L'homme serpent", Grand Blanc laisse entrevoir des possibilités de performances live de haut niveau, tant ces morceaux sont dansants, profonds et aux refrains infaillibles, le tout scandé par une Camille faussement candide. Sur "Samedi la nuit", le chant de Benoit évoque le grand Bashung des années 80 sur une rythmique techno et un refrain de synthé aérien. Le plus simple "Disque Sombre" sur les mêmes bases, a un côté variété assez entrainant mais moins original. Grand Blanc est tout aussi intéressant sur des titres plus expérimentaux aux tempos plus lents comme "Tendresse" avec ses voix trafiquées ou le sensuel "Evidence" qui lorgnerait lui vers une sorte d'indus-pop ensorceleuse. Mention spéciale au titre "Montparnasse" présent sur le cd bonus et déjà écoutable par le passé, sur lequel Benoit balance, dans une ambiance musicale lumineuse, des paroles très poétiques et énigmatiques avec une manière de chanter urgente et sensible assez inédite jusque-là pour un groupe chantant en français.

Sans complexes, les très jeunes Grand Blanc nous surprennent avec un premier album facile d'accès et simple tout en restant spontané et original ; c'est rare. En clair, un vrai coup de maitre !


Bon   15/20
par X_Plock


 Moyenne 16.00/20 

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Posté le 27 octobre 2016 à 14 h 01

C'est de la cold wave ? C'est de la variété ? C'est un disque un peu particulier en tout cas, qui est présenté, là. Entre titres qui planent ou qui plombent et d'autres terriblement dansants, ça donne l'image d'une boite de nuit où remue une sinistrose aux colorations froides. Ou celles de lumières urbaines se reflétant à la surface d'une flaque sombre d'une ville de l'ennui.

"Surprise Party" est l'ouverture imparable où la voix de la chanteuse, Camille, s'élève comme une ivresse dans un brouillard. Très dansant, "Bosphore" enchaîne, avec un soupçon de terreau Depeche Mode période 1986-87 dirait-on. Arrive le chant masculin du prénommé Benoît sur "Disque Sombre", où une guitare tacle dans les nappes synthétiques avec des scintillements. On pourrait croire à une intervention du guitariste du défunt groupe INXS collaborant avec une bande son composée par Kavinsky. D'ailleurs, le titre placé en troisième position de Mémoires Vives rappelle rythmiquement l'intitulé "Blizzard" de ce dernier, et le thème de bataille entendu dans la série japonaise San Ku Kaï donc, également. Je me fais vieux, je peux délirer aussi, mais l'imagination fuse. Oui, les influences qu'on peut trouver vont bon train. Comme celle d'Alain Bashung dont le groupe admire, semble-t-il, l'album Play Blessures (vu à la télévision). Mais arrêtons. Grand Blanc semble avoir ouvert un avenir qui lui est prometteur avec ce premier album de new wave ou de chansons façon pop froide industrielle ; un disque aux ambiances tantôt hypnotiques, sombres, voire suffocantes à l'image de "Summer Summer". Avec des morceaux tels que "Tendresse", "Evidences", "Verticool", "L'Amour Fou", un plus léger "L'Homme Serpent" ou un plus agressif "Samedi La Nuit" d'un mâle en détresse, on ne peut douter qu'il y a peu à jeter sur le bas côté.

Ecouter Mémoires Vives, c'est comme prendre une route aussi, où des bandes blanches défilent sous les phares de la voiture pour créer une synchronisation visuelle à ces rythmes lancinants et dansants, ces lignes, ces boucles et ces nappes synthétiques, atmosphériques, qui hantent les nuits de leurs échos. Une bande son qui pourrait être celle d'un film d'ambiance. Mais gare à l'accident !
Parfait   17/20







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