Kill The Thrill

1989

1989

 Label :     Indépendant 
 Sortie :    lundi 31 août 2015 
 Format :  Compilation / CD   

En 1995, le tout jeune étudiant que j'étais découvrait pour la première fois non pas le sexe mais Kill The Thrill. La formation marseillaise, a priori perdue sur la compilation Brutale Génération qui regroupait l'élite du Métal extrême français, foutait tout le monde d'accord avec un titre dingue : "Burn" tiré de l'album Low. Qu'est-ce que j'ai pu l'écouter cette chanson... Impossible de me lasser de cette mélodie hypnotique, mais impossible également à l'époque de me procurer le disque. Il en résultait une profonde déception, accompagnée de problèmes d'érection récurrents et d'une atonie tenace. Misère noire.
Bien heureusement, en plus de rééditer actuellement sa discographie, Kill The Thrill a également le bon goût de proposer au public ses premières démos datant de 1989 (d'où le nom de l'album vous l'aurez compris). Pour le fan que je suis, c'est une aubaine car je me demande toujours comment les groupes que j'adore ont bien pu commencer. Il y a bien un moment dans leur carrière où ils ont fait des trucs médiocres non ? Donc, autant je suis le premier à me moquer des formations qui fouillent les fonds de tiroirs pour garder une actualité, autant là je suis le premier à me réjouir. Deux poids deux mesures ? C'est l'époque qui veut ça, je suis à l'image du système...
1989 propose donc huit titres que je situerais quelque part entre The Sisters Of Mercy, un Joy Division trempé dans le goudron, du Punk bruitiste ("End High") voire, et ce n'est pas une critique, Noir Désir pour l'ambiance Rock désespéré des débuts. C'est sale, à l'arrache, hypnotique, cinglant, sec avec un goût de rouille tenace, tout cela ne faisant que confirmer ce que je savais déjà : le trio fut et reste le meilleur représentant du Rock Industriel en France, avec Proton Burst certes mais très loin devant les navrants Treponem Pal.
A l'écoute, on se rend compte à quel point Kill The Thrill, dès ses débuts, avait déjà tout : le son, le sens de la mélodie souillée par le bruit, les explosions juvéniles ("Hesitation") se retrouvant plus tard, dès Low en fait, canalisées. On sent déjà les prémices d'un talent hors norme hélas jamais réellement reconnu pour ce qu'il était : l'équivalent d'un Swans sans ses aspects chiants, Marylin envoyant des trucs bien plus costauds que Jarboe.
Se faire ramasser par des "I Hate Your World" ou "Love Has Failed" (leur "Love Will Tear Us Apart") est un plaisir ineffable. En un seul mot : merci.


Très bon   16/20
par Arno Vice


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