Rival Schools

Found

Found

 Label :     Atlantic 
 Sortie :    mardi 09 avril 2013 
 Format :  Album / CD   

Réalisé en 2006, dépoussiéré en 2012 pour une sortie seulement en vinyle et numérique début avril 2013, Found semblait justement perdu. Véritable second album de Rival School, le voilà sorti après le... second qui est donc le troisième.

L'écoute du disque explique non pas son triste sort, puisqu'il est là, mais pourquoi on se le tape si tard. L'un découlant de l'autre, on sent que c'est resté intact – non-retravaillé, et qu'il s'agit là d'un assemblage de démos professionnelles propres. Est-ce dommage ? En tout cas il est certain qu'une production plus léchée, un son plus costaud auraient pu améliorer certains titres, pour en faire des ascenseurs émotionnels, comme le plus "moody" et mélodique "Tell It All To Me". Pop européenne et refrain qu'on se plaît à imaginer impressionnant dans de meilleures conditions d'enregistrement...

Une production sans pète de graisse, 0% de matière grasse. Pas du garage, mais rêche. Les guitares activent souvent de bons petits effets pour colorer leurs arpèges, la sauce prend, sans que ça hisse l'album au niveau des grosses machines rock, surtout actuelles. Un léger goût de do it yourself pour une saveur sonore tirant sur le nostalgique. Ça sert plutôt bien le contenu d'un album à l'identité trouble. Non seulement ce Rival Schools qu'on écoute en 2013 n'existe plus depuis un bail, mais il se trouve que, même s'il se cachait entre United By Fate et Pedals, ce Found penche bien plus du côté de Quicksand ! Pain béni pour l'amateur de la première heure.

C'est indéniable dès les deux minutes trente de "Dreamlife Avenger", qui s'appuie davantage sur les motifs et les grincements de guitare. Des coups comme "On The Fray" le confirmeront : la plupart des riffs ne rigolent pas. Les mélodies vocales sont très sèches... Souvent dans cette grosse demi-heure de disque, on va avoir l'impression que Walter Schreifels se borne à légèrement moins bien chanter, au bord de la justesse, pour retrouver un esprit plus post-hardcore. Sur "Reaching Out" c'est plus explicite : le refrain est bien aérien, mais le motif principal de la chanson sort directement de chez Fugazi. Le dernier titre "Why Can't I Touch It" est même basé sur un motif de basse quasi-reggae amusant que n'aurait pas renié le bassiste du quatuor de Washington...

L'autre impression qui va s'imposer, c'est que l'album est sur l'établi, à la recherche de quelque chose. Seul "Big Waves" retrouvera clairement le muscle et l'esprit de United By Fate. Le reste est moins évident à situer. Sans l'enrobage d'arrangement qui conviendrait pour magnifier le tout, on avance en terre méconnue. On est jeté dans un album des années 90 chargé de grunge-punk à travers un "Missing Glider" tout crocs dehors ou le sans intérêt "Sofia Loren" (tout bonnement du Puddle Of Mud)... Mais AUSSI d'un style de composition des années 2000 qu'on a appris à reconnaître. "The Soft Skin" en est un exemple très efficace, comme l'émouvant "Paranoid Detectives" et son solo spatial, qui suggère que le groupe n'est pas qu'une machine à nostalgie.

Ici, entre Quicksand et Rival Schools, même plus la peine de choisir.


Très bon   16/20
par X_YoB


Proposez votre chronique !







Recherche avancée
En ligne
109 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages
En concert, tu n'aimes pas :