Fléau

Fléau

Fléau

 Label :     Anywave 
 Sortie :    mardi 19 mai 2015 
 Format :  Album / K7 Audio   

C'est étrange cette période que nous vivons, période pendant laquelle tout un chacun saisit son synthé, (analogique de préférence) et enregistre des titres tout droit sortis des années 1980. C'est pas pour me déplaire notez, mais on pourrait bien finir par ne plus faire la différence entre chaque projet. Sans doute amorcée par des gens comme Justice qui sampla sans vergogne Goblin, ou kavinski qui alla chercher du côté de Dragon Ball Z, sans parler de tous ceux qui se réclament de Capenter (Perturbator, Carpenter Brut et j'en passe).

Celui qui nous intéresse aujourd'hui sévit au sein de Year Of No Light, et il a décidé de faire exploser au grand jour sa passion pour l'analogique, avec de fabuleux objets comme le Crumar Multiman-S, un bon vieux Roland JX-3P et j'en passe. Aussi connu sous le pseudo Le Mage, c'est sous le nom de Fléau (tout un programme) que Mathieu Mégemont sort son premier album, simplement intitulé Fléau. et seulement en cassette, une bonne vieille cassette, histoire de faire résonner les sept pistes de cet album dans votre vieille bagnole incertaine.

Si la musique de Fléau se fait parfois martiale et inquiétante ("The Rat"), elle sait se faire aussi plus cosmique, des arpeggiators chers à Moroder se balade entre quelques nappes synthétiques, tandis que les clicks & cuts se chargent de la rythmique. Un grand huit modulaire se charge de nous faire tourner les sens, "Foi" nous entraîne dans une valse aux multiples sonorités, sans repérer le début de la fin, ce Fléau sait y faire en matière de perte de repère. On se laisse aller à une espèce de béatitude, on retrouverait presque le Jean Michel Jarre d'Equinoxe dans ce "Blanc Profond", révélant un disque bien différent de ce qu'on pourrait penser de prime abord.

Avec la paire "Fléau/The Rat" qui ouvre le disque, on se dit (trop vite) qu'on a encore affaire à un ersatz synthétique digne de figurer dans la B.O. d'Hotline Miami. Mais non, ce petit malin se joue agréablement de nous et nous offre un album bien plus contemplatif, plus dans la lignée d'un Turzi que d'un Carpenter Brut (et oui, pas de steel drums ici, ne soyez pas déçus). Mais c'est une vraie bonne surprise. Un titre comme "Aube" prend son temps pour se poser, il se développe tranquillement avant de poser une rythmique presque délicate sur des boucles consanguines, avant de nous offrir un dernier bijou, un "Glass Cathedral" de plus de sept minutes, hommage à peine voilé au compositeur américain. La magie opère indéniablement, on sent le titre évolué sensiblement, léthargique au possible, pour nous poser délicatement sur terre, après ce trip synthétique bien plus surprenant qu'il n'y paraît, surtout quand on regarde l'artwork de Myriam Barchechat, trompeur en diable, mais qui colle au final colle parfaitement à ce disque.


Bon   15/20
par X_Lok


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