Disappears
Era |
Label :
Kranky |
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Note pour plus tard, ne pas parler d'un disque après une seule écoute. Même s'il est vrai que parfois, une seule écoute suffit pour se faire un avis et se jurer de ne plus y revenir (exemple récent, Loud Like Love de pépé le Molko). Mais un bon album, souvent, nécessite bien plus d'écoutes que ça.
Pour s'imprégner, ne plus être en phase de découverte mais savourer chaque bouchée auditive. J'avais sous estimé le précédent album de Disappears, mais on me fera pas le coup deux fois. C'est dit.
Déjà, on peut dire que ces types sont des salauds. et le fait que Steve Shelley soit parti rejoindre son vieux pote Lee Ranaldo n'a absolument rien à voir là dedans. Ce sont des salauds car ils jouent avec nos tympans, et ce dès les premières secondes. L'album débute tout doucement, l'intro de "Girl" nous incite à monter le volume, on se dit que l'album est sous mixé, étrange... Que nenni ! C'est seulement pour mieux nous foutre en pleine poire cette avalanche sonore mais néanmoins saturée qu'est ce premier titre. Et quel premier titre ! répétition presque sans fin du même motif, jusqu'à l'outro qui nous refait le coup de la baisse de volume.
La répétition, maître mot de cet album, sous toutes les formes possibles, pour nous conduire à une sorte de transe, bien malgré nous, la batterie métronomique perdue sous les méandres des flangers, des delays et surtout sous la voix de Brian Case, mi éructée mi parlé, mi chanté, à la limite d'être monocorde, scandant les syllabes par moment, comme un instrument à part entière.
Ils prennent le temps de poser leurs ambiances, rallongeant les morceaux presque à outrance ( "Ultra" et ses 9min33 ). Sans trop en faire, ils remplissent l'espace, empilent les pistes et enveniment les oreilles définitivement pour qui à l'audace de poser ce disque sur sa platine. "Era", qui termine la première face, semble à première vue être d'un format classique, mais ils déstructurent chaque phase, plaçant un larsen là on ne l'attendait pas, mais qui finalement ne pouvait pas être ailleurs.
"Weird House" débute la face b, retrouvant le groupe là où on l'avait laissé sur PreLanguage, les voix fantomatiques qui semblent se répondre ou parler d'une seule & unique voix, à chacun de se laisser happer comme il l'entend. La no wave était en filigrane depuis pas mal de temps dans les albums de Disappears, là voilà qui surgit en pleine lumière (façon de parler, tant "Elite Typical" déborde de noirceur) et nous enivre de ses presque huit minutes de magma rythmique, rappelant presque le "Burning Spear" de Sonic Youth (ressenti totalement personnel, je tiens à le préciser).
Comptant seulement sept titres, Era séduit par bizarrement par sa longueur, sa variété aussi, Disappears s'est quelque peu échappé de son krautrock, mais ils ont aussi pensé à semer des petits cailloux blancs pour mieux y revenir, même sous forme détournée et presque enfumée (l'oppressant final "New House"). Malgré les apparences, le groupe réussit a éviter les répétitions, et évolue au fil des albums, au gré des Ep et l'air de rien, ce groupe fondé en 2008 donne l'impression d'avoir toujours existé.
Pour s'imprégner, ne plus être en phase de découverte mais savourer chaque bouchée auditive. J'avais sous estimé le précédent album de Disappears, mais on me fera pas le coup deux fois. C'est dit.
Déjà, on peut dire que ces types sont des salauds. et le fait que Steve Shelley soit parti rejoindre son vieux pote Lee Ranaldo n'a absolument rien à voir là dedans. Ce sont des salauds car ils jouent avec nos tympans, et ce dès les premières secondes. L'album débute tout doucement, l'intro de "Girl" nous incite à monter le volume, on se dit que l'album est sous mixé, étrange... Que nenni ! C'est seulement pour mieux nous foutre en pleine poire cette avalanche sonore mais néanmoins saturée qu'est ce premier titre. Et quel premier titre ! répétition presque sans fin du même motif, jusqu'à l'outro qui nous refait le coup de la baisse de volume.
La répétition, maître mot de cet album, sous toutes les formes possibles, pour nous conduire à une sorte de transe, bien malgré nous, la batterie métronomique perdue sous les méandres des flangers, des delays et surtout sous la voix de Brian Case, mi éructée mi parlé, mi chanté, à la limite d'être monocorde, scandant les syllabes par moment, comme un instrument à part entière.
Ils prennent le temps de poser leurs ambiances, rallongeant les morceaux presque à outrance ( "Ultra" et ses 9min33 ). Sans trop en faire, ils remplissent l'espace, empilent les pistes et enveniment les oreilles définitivement pour qui à l'audace de poser ce disque sur sa platine. "Era", qui termine la première face, semble à première vue être d'un format classique, mais ils déstructurent chaque phase, plaçant un larsen là on ne l'attendait pas, mais qui finalement ne pouvait pas être ailleurs.
"Weird House" débute la face b, retrouvant le groupe là où on l'avait laissé sur PreLanguage, les voix fantomatiques qui semblent se répondre ou parler d'une seule & unique voix, à chacun de se laisser happer comme il l'entend. La no wave était en filigrane depuis pas mal de temps dans les albums de Disappears, là voilà qui surgit en pleine lumière (façon de parler, tant "Elite Typical" déborde de noirceur) et nous enivre de ses presque huit minutes de magma rythmique, rappelant presque le "Burning Spear" de Sonic Youth (ressenti totalement personnel, je tiens à le préciser).
Comptant seulement sept titres, Era séduit par bizarrement par sa longueur, sa variété aussi, Disappears s'est quelque peu échappé de son krautrock, mais ils ont aussi pensé à semer des petits cailloux blancs pour mieux y revenir, même sous forme détournée et presque enfumée (l'oppressant final "New House"). Malgré les apparences, le groupe réussit a éviter les répétitions, et évolue au fil des albums, au gré des Ep et l'air de rien, ce groupe fondé en 2008 donne l'impression d'avoir toujours existé.
Très bon 16/20 | par X_Lok |
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