Outside The Air

Petit Extérieur

Petit Extérieur

 Label :     Zéro Égal Petit Intérieur 
 Sortie :    samedi 24 novembre 2012 
 Format :  Album / CD   

Il y a des albums pour lesquels l'a priori est immédiatement positif, et ce bien avant l'écoute. Au moins deux raisons à cela : Outside The Air est sur le label Zéro Egal Petit Intérieur dont on commence à connaître la qualité de ses productions (Sons Of Frida, Emboe, Rome Buyce Night en tête) et la photographie qui orne l'album Petit Extérieur me rappelle à la fois les clichés d'Anathema sur ses périodes A Fine Day To Exist, We're Here Because We're Here ou encore la bande dessinée Delta de la série Jérémiah. Autant d'éléments qui sont des conditions favorables à l'appréciation d'Outside The Air.
Pour l'anecdote, en 2010, Rome Buyce Night sortait son album Ann Arbor. Deux ans plus tard, leur guitariste Antoine revient justement d'un exil à Ann Arbor, Michigan, avec ce Petit Extérieur composé de cinq longues pièces ambient. Mises bout à bout, "Petit Michigan", "Petite Vague", "Petit Extérieur", "Petit Couloir" et "Petit Automne" développent une cinquantaine de minutes atmosphériques, planantes, quasi atonales dans leurs très subtiles et diffuses variations.
La boucle est bouclée en quelque sorte. "Petit Extérieur" fait partie de ces albums que l'on écoute en entier ou pas du tout. N'allez pas chercher ici un hit single, un tube qui animera vos matins chantants ou vos petites soirées grises. Dans un monde dominé par le bruit et où la musique elle-même devient une nuisance, une pollution sonore de l'environnement urbain, il est bon de pouvoir se délecter d'un compositeur tel qu'Antoine, qui semble davantage guidé par la poésie des tessitures que par l'efficacité de la note et l'amoncellement de structures emphatiques et vides de sens. Difficile donc de décrire une musique qui ne joue absolument pas la carte de l'expérimentation bruitiste tout en restant très contemporaine dans ses constructions à la fois savantes et faussement dépouillées. Je me dis alors qu'aujourd'hui, être musicalement marginal, ce n'est pas de faire du rock, quelle que soit sa forme, genre asservi à la consommation rapide et de masse, mais bien de créer des espaces qui nécessitent du temps et une véritable écoute de la part de l'auditeur. Ce dernier s'en trouve récompensé, à la limite de l'hypnose, par les boucles d'un "Petit Automne" par exemple.
"Petit extérieur", c'est l'intériorité faite monde.


Bon   15/20
par Arno Vice


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