The Boy Least Likely To
The Law Of The Playground |
Label :
Rough Trade |
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Quatre ans après The Best Party Ever, The Boy Least Likely To sort l'artillerie lourde avec cette même esthétique puérile et parfaitement décalée. Cette fois, Pete Hobbs et Jof Owen vont encore plus loin dans leurs enfantillages et singeries puisqu'ils rétrogradent niveau bac à sable où ils comptent bien dicter leurs lois de la twee pop. Si l'effet de surprise n'opère plus, le plaisir de se frotter à leur univers copains clappant est intact. La formule n'a pas bien changé (juste un peu plus produite) et on s'en félicite. On retrouve donc vite nos repères : des mélodies élémentaires qui débordent de bonne humeur et picorent dans les aigues par l'intermédiaire d'un xylophone ou d'un banjo enjôleurs, des voix susurrées pour nous confier des secrets de Polichinelle en prenant soin de bien articuler, un vocabulaire basique adorable et la construction grammaticale d'Henri Dès, le double fond en plus. Les anglais continuent en effet d'offrir des propos qui, passé le divertissement pur et simple, bercent plusieurs générations et pénètrent davantage dans les rêves de gamins autant qu'ils soient. Si certaines âmes dérangées se réveillent en suçant des citrons, eux en font simplement de la limonade dans un esprit acidulé contagieux ("When Life Gives Me Lemons I Make Lemonade", c'est important de clarifier certains points), remplissent des valises de sparkling wine que nous pouvons traduire vu le contexte par du Champomy ("Saddle Up"), parlent de régler leurs comptes à la récré ("Every Goliath Has Its David"), se lancent dans un solo de flûte coquet ("I Box Up All The Butterflies")... Et puis il y a ces réflexions universelles, surtout cette envie de voyager qui rôde tout au long de cet album, de goûter à la liberté, celle qui est promise et qui est finalement difficile d'accès quel que soit l'âge et l'émouvant "The Boy Least Likely To Is A Machine" qui met le doigt sur la complexité des relations humaines et le besoin d'affection à travers une machine qui exhausse les souhaits avant que la réalité tristounette revienne tel un boomerang. The Law Of The Playground est d'ailleurs touché dans le tempo par la mélancolie sur la fin, sans trop s'écarter de la légèreté bien sûr mais les gazouillis sont moins intenses et révèlent une nostalgie qui tombe le masque à l'instar de "The Nature Of The Boy Least Likely To" ou "A Fairytal Ending". Le duo détient toujours l'art de raconter des histoires truculentes, polissonnes ou songeuses mais ne cache à présent plus sa propension au passéisme. Enfin on s'en doutait quand même depuis le temps...
Très bon 16/20 | par TiComo La Fuera |
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