Nurse With Wound
Sunn O))) Meets Nurse With Wound : The Iron Soul Of Nothing |
Label :
Ideologic Organ |
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2011 marque la réédition d'un des plus lourd monolithe du "drone métal" ; ØØ Void de Sunn O))). Pour fêter ça, le groupe invite chaleureusement Steven Stapleton, alias Nurse With Wound, figure mystérieuse du drone/dark-folk/ambient/gothique/indus/tout-ce-que-tu-veux, à fouailler la chair froide de leur chef-d'œuvre sur sa table de dissection. Présenté sur un disque bonus de la réédition, il n'est pas exagéré d'affirmer que c'est ce "bonus" qui mérite toutes les attentions de l'auditeur migraineux.
Car le travail que mène ici Stapleton est prodigieux, et il est bon d'insister sur ce point tant sa discographie chaotique (82 LP d'après les estimations de la police, dont une poignée seulement sont disponibles à la vente) est de qualité aléatoire. Non vraiment, sur The Iron Soul Of Nothing n'est présent que le meilleur de NWW. Les tripatouillages du monsieur montrent une toute autre face du drone de Sunn O))). Celui-ci, dépareillé des lourdeurs extrêmes du drone métal des américains (plus de percussions), ne laisse plus apparaître que ses fréquences vibratoires, qui libérées du tempo n'ont plus qu'à se répandre dans l'espace infini qui leur est offert ; l'esprit de l'auditeur.
Quelle musique est-ce là ? Pas de rythme, pas de mélodie (ou peu s'en faut). Rien d'autre que du vide, que l'impression d'écouter le silence à travers le filtre douloureux des acouphènes. Sur "Dysnystaxis", ces acouphènes ont une âme. Dans le shoegaze, le plaisir était dans la découverte de mélodies derrière le magma des guitares. Ici, derrière les grésillements ne se cachent que d'autres saturations magmatiques, qui elles-même gardent jalousement en leur sein d'étranges émanations mélodiques telles que le violon joué comme au beau milieu du désert et qui, une fois le mouvement achevé, sombre à nouveau dans la stase. L'entrée en cuivres et cordes de "Ra At Dawn Pt.1" n'est qu'un piège qui fait croire à l'auditeur qu'un semblant d'harmonie s'est faufilé dans le disque. Erreur fatale car l'intro laisse très vite place à une lente montée en puissance faite de fréquences diverses et d'échos de guitare. La partie 2 qui conclue l'album est un retour à l'apaisement tandis que bourdonnent les habituels grésillements.
Mais la pièce maitresse de l'album, celle qui perce la frontière entre l'ambient engourdi et la terreur pure, se trouve entre les "Ra At Dawn" 1 & 2. "Ash On The Trees" voit en effet la mise en place d'une toute autre ambiance, l'accomplissement de l'angoisse suggérée auparavant dans une longue piste d'une perfidie difficilement descriptible. On bute en effet d'invocations hallucinées en assauts saturés, on sursaute au son de multiples éclats de verre brisé... Pas un seul instant de répit dans cette piste qui fera paraître votre chambre douillette sous les jours d'une salle de torture au mobilier mouvant.
Œuvre terriblement masochiste, The Iron Soul Of Nothing transfigure la lourdeur monolithique de Sunn O))) et l'allège en y injectant ce qu'il fallait de sordide pour la rendre proprement terrifiante... À quand la prochaine réédition ?
Car le travail que mène ici Stapleton est prodigieux, et il est bon d'insister sur ce point tant sa discographie chaotique (82 LP d'après les estimations de la police, dont une poignée seulement sont disponibles à la vente) est de qualité aléatoire. Non vraiment, sur The Iron Soul Of Nothing n'est présent que le meilleur de NWW. Les tripatouillages du monsieur montrent une toute autre face du drone de Sunn O))). Celui-ci, dépareillé des lourdeurs extrêmes du drone métal des américains (plus de percussions), ne laisse plus apparaître que ses fréquences vibratoires, qui libérées du tempo n'ont plus qu'à se répandre dans l'espace infini qui leur est offert ; l'esprit de l'auditeur.
Quelle musique est-ce là ? Pas de rythme, pas de mélodie (ou peu s'en faut). Rien d'autre que du vide, que l'impression d'écouter le silence à travers le filtre douloureux des acouphènes. Sur "Dysnystaxis", ces acouphènes ont une âme. Dans le shoegaze, le plaisir était dans la découverte de mélodies derrière le magma des guitares. Ici, derrière les grésillements ne se cachent que d'autres saturations magmatiques, qui elles-même gardent jalousement en leur sein d'étranges émanations mélodiques telles que le violon joué comme au beau milieu du désert et qui, une fois le mouvement achevé, sombre à nouveau dans la stase. L'entrée en cuivres et cordes de "Ra At Dawn Pt.1" n'est qu'un piège qui fait croire à l'auditeur qu'un semblant d'harmonie s'est faufilé dans le disque. Erreur fatale car l'intro laisse très vite place à une lente montée en puissance faite de fréquences diverses et d'échos de guitare. La partie 2 qui conclue l'album est un retour à l'apaisement tandis que bourdonnent les habituels grésillements.
Mais la pièce maitresse de l'album, celle qui perce la frontière entre l'ambient engourdi et la terreur pure, se trouve entre les "Ra At Dawn" 1 & 2. "Ash On The Trees" voit en effet la mise en place d'une toute autre ambiance, l'accomplissement de l'angoisse suggérée auparavant dans une longue piste d'une perfidie difficilement descriptible. On bute en effet d'invocations hallucinées en assauts saturés, on sursaute au son de multiples éclats de verre brisé... Pas un seul instant de répit dans cette piste qui fera paraître votre chambre douillette sous les jours d'une salle de torture au mobilier mouvant.
Œuvre terriblement masochiste, The Iron Soul Of Nothing transfigure la lourdeur monolithique de Sunn O))) et l'allège en y injectant ce qu'il fallait de sordide pour la rendre proprement terrifiante... À quand la prochaine réédition ?
Excellent ! 18/20 | par X_Wazoo |
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