Pneu

Pince Monseigneur

Pince Monseigneur

 Label :     Head 
 Sortie :    mardi 01 avril 2008 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

Au risque de tordre le cou à la légende naissante, je n'ai pas découvert Pneu dans un festival ultra-underground en rase campagne française un soir de pluie et d'hiver alors que sept pelés et un tondu se tenaient chaud rassemblés devant la scène. Non, c'est bien sur ce site que ça s'est passé et comme je cherchais un peu d'air à faire entrer dans ma chambre, je me suis tourné vers Pneu.
Je préfère avertir de suite le lectorat potentiel, ne cherchez pas désespérément dans cette chronique quelques jeux de mots douteux, ils ont tous été déjà faits : je ne dirai pas que Pneu manque d'adhérence ou ne tient pas la route, qu'il est gonflé, crevé ou que les riffs tombent à plat. Non, je suis bien au-dessus de ça. Cela dit, il m'est impossible de m'extasier sur ce duo tourangeau qui officie dans un style math-rock sur la base d'une structure dépouillée batterie-guitare et qui semble pourtant faire une belle unanimité.
Pourquoi ce manque d'enthousiasme vous demandez-vous sans doute, les yeux brillants d'impatience ou de méprisante condescendance ? Tout simplement parce que le privilège de ma "Midlife Crisis", comme le chantait Faith No More, m'a notamment permis de ne pas avoir les oreilles vierges de telles productions et que je ne découvre pas ce genre avec la dernière ondée passagère.
Déjà, la très grande majorité des dix compositions de Pince Monseigneur me rappelle très et trop fortement un autre duo, bordelais celui-là et arrivé dix ans plus tôt sur la scène : Belly Button. Certes pour ces derniers, la basse remplaçait la guitare, mais je retrouve très honnêtement le même son, un poil plus lisse chez Pneu (ok, je vous concède celui-là !), et surtout la même façon d'agencer les riffs et les parties de batterie, phénomène flagrant sur "Deux Brouettes" ou encore "Tailleur" par exemple, mais je pourrais citer tous les titres. Il y a quand même une différence majeure : les nouveaux sont très loin d'avoir le talent punk free jazz des anciens et je me demande s'ils tiennent aussi bien l'alcool...
Ensuite, parce qu'il y a aussi eu Dèche Dans Face (Bordeaux encore), duo rock crasseux qui frappait à la porte de Beck, de Sonic Youth et de la Nouvelle-Orléans avec une guimbarde qui marchait au vitriol, pas au sans plomb. Bref, une autre classe, celle des branleurs géniaux.
Enfin, parce qu'il existe actuellement des monstres tels que Mick Barr qui composent des trucs tellement allumés que j'ai bien envie de rebaptiser Pneu, "Roulette", ou un truc dans le genre.
Alors on pourrait me reprocher de trop tenir compte du passé, de ne pas savoir reconnaître un nouveau talent quand il y en a un, voire d'être un poil aigri sur les bords. Il reste que Pneu s'use en une vingtaine de minutes et que je n'irai pas bien loin si je dois faire de la route avec. Après, je comprends que le groupe puisse séduire, les compositions sont accrocheuses (mais s'oublient instantanément, tous les morceaux étant bâtis à l'identique) et j'espère juste que les deux compères parviennent à les retranscrire fidèlement sur scène parce que si ce n'est pas le cas, je ne vois rien de plus triste qu'un groupe anecdotique sur CD et incapable de jouer juste en live.
Bref, Pneu peut éventuellement servir de roue de secours à une soirée battant de l'aile ou accompagner agréablement une virée au pub mais au-delà de ça, il y a toutes les chances pour que Pince Monseigneur ne laisse aucune trace.


Sans intérêt   8/20
par Arno Vice


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