Cat's Eyes

Cat's Eyes

Cat's Eyes

 Label :     Polydor 
 Sortie :    lundi 11 avril 2011 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

Voici donc le premier album d'un groupe qui semble être une des curiosités de l'année. Petit rappel des faits : Cat's Eyes est composé de deux membres, à savoir Faris Badwan, le sombre chanteur de The Horrors (qui au passage préparent actuellement un nouvel album...), et de la plus lumineuse Rachel Zefira, jolie soprano canadienne. On pourrait alors croire que ce sont deux extrémités qui se rejoignent ici. Eh bien, j'espère que vous serez autant, sinon plus, étonné que moi. Car nous avons ici, je l'affirme, en termes de qualité, un des albums pop de l'année.

Le disque commence avec le titre éponyme : "Cat's Eyes". Comme toutes les pistes de l'album, cette chanson est assez courte, ne dépasse pas les 3 minutes. D'emblée, nous avons affaire a un riff de guitare très garage, très 60's. Faris chante en lead. Le genre de bande son qui conviendrait très bien à un milieu "underground". On sent nettement l'influence des Horrors sur ce titre. Sombre, et très efficace.
Deuxième piste : "The Best Person I Know". Ici, nous changeons de registre. Cette fois ci, c'est Rachel qui est la voix principale. Et là, pas question de garage, ou de quoi que ce soit étant lié au pur rock'n'roll. On a plutôt affaire a une chanson magnifique, teintée d'un psychédélisme doux, rêveur, souligné par l'utilisation d'instruments a vents. Comme la plupart des titres de cet album, cette chanson nous invite à voyager.
"I'm Not Stupid". Troisième piste et l'une des plus belles de l'album. Dans la continuation de la chanson la précédant, la voix claire et juvénile de Rachel est accompagnée par piano, cordes, et instruments à vents. Le tout imprégné d'une réverbération pulpeuse. Tout cela est si doux, si beau, que ce ne semble être qu'un rêve.
"Face In The Crowd" est chanté en duo par Faris et Rachel. C'est cette dernière qui se charge du refrain, a la mélodie accrocheuse, du genre de celles qui peuvent nous rester dans la tête pour un petit moment. Guitare et batterie très Garage accompagnent les deux voix. Très bon titre, très entêtant.
Le cinquième titre, "Not A Friend", disponible en téléchargement gratuit sur le site du duo. Le rythme est mis en place par des percussions calmes, et très inhabituelles. Rappelant un peu le Floyd des débuts. Les cordes viennent appuyer la voix de Rachel, encore une fois impressionnante de beauté et de chaleur. Un titre tout droit sorti des profondeurs psychédéliques des années 60.
"Bandit", la piste suivante, garde ce même esprit (la voix de Rachel est tout simplement hallucinante). L'ombre de Danny Elfman est clairement présente. Ce dernier aurait très bien pu composer les mélodies de cette chanson. Les paroles rappellent également l'univers hanté et très underground des Horrors ("He's a bandit, Lock your doors ; Creeping in your dreams, Coming, going as he pleases, Stealing hearts, robbing minds, Taking whatever he finds, He's a bandit...").

Parmi toutes ces éclaircies, vient ensuite l'orage. Un démon hante cet album. Son nom ? "Sooner Or Later". Les trompettes grondent. A-t-on déjà entendu une note plus grave que celle introduisant ce morceau ? On voit Faris émerger de cette brume incessante, semblant évoquer un naufrage dans une mer torturée. Il est machiavélique. Ils nous mettent en garde. C'est sur un rythme pesant, lent, qu'il semble nous annoncer l'apocalypse. Écoutez bien, vous pourrez entendre des hurlements déchirants, qui proviennent, sans aucun doute, de ces endroits fréquentés par la Mort elle-même. Faris termine en chantant d'une voix doucereuse. Sans jeux de mots : Un Chef d'Œuvre.
Le huitième épisode de l'album, "The Lull", semble nous sauver de la mise en garde précédente. Rachel et Faris semblent jouer aux questions/réponses. Ils sont clairement unis par des liens très forts.
"Over You" est un hit pop. Il fait immédiatement penser a ces fameux Girls-band des années 60, capables de sortir des tubes intemporels. Cette chanson en fait partie. Elle aurait pu être culte, sortie à une autre époque.
L'épilogue de l'album se nomme "I Knew It Was Over". Là, c'est la montée aux cieux. Une douce brise nous transporte, loin, le plus haut possible. Le plus près possible de la lumière. Absolument magnifique. (Je vous conseille également d'écouter la version de cette chanson jouée au Vatican).

Pour conclure, cet album est juste fantastique. Les influences sont remarquablement exploitées pour former un concentré de beauté, de psychédélisme, mais également de noirceur. La perfection n'existe pas, donc le 20/20 non plus. Un chef d'œuvre. Foncez.


Exceptionnel ! !   19/20
par Thefabulousblob


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