Wintersleep

New Inheritors

New Inheritors

 Label :     The Tom Kotter Company 
 Sortie :    lundi 17 mai 2010 
 Format :  Album / CD   

Auréolé de la réussite de Welcome To The Night Sky et du succès de son single "Weighty Ghost"... Boom ! Dans nos gueules : Wintersleep est la Révélation Groupe 2008 des Juno Awards, les Victoires De La Musique canadiennes ! Carrément ! En même temps, au bout du troisième disque, c'est pas trop tôt ! Il est donc logique que le groupe soit attendu au tournant de ce New Inheritors, et par une base de loustics plus grande que jamais. Alors, qu'est-ce que ça donne, qu'est-ce que ça donne, dis ? dis ? Bah autant le dire tout de suite : même s'il est très loin d'être un ratage, il s'agit là de l'album le moins bon du groupe...

Production plus neutre, arrangements plus sages, New Inheritors est ce qu'aurait pu faire Wintersleep juste après leur tout premier album. Un album plus costaud que l'éponyme, mais anonyme. Les compositions plus imparfaites qu'auparavant, et l'apparition explicite de tiques pop agaçants agissent sur l'auditeur comme des points de rupture... Pour ce qui est de l'immersion, New Inheritors est un gruyère. Ces bulles d'air font partie du charme du fromage, mais pour ce qui est de Wintersleep, on criera facilement aux petits passages à vide. Heureusement, c'est plus un gruyère avec des p'tits trous que l'inverse... Comme sa pochette le montre, c'est plutôt le bordel, on est prit à revers d'un titre à l'autre, on ne sait trop quoi penser... C'est bon, mais pas aussi bon, décevant sans l'être vraiment. L'album se bonifierait-il avec le temps ? En tout cas, on ne sait pas comment frémir à la première écoute de "Experience The Jewel". Une section de cordes propres ouvre le bal, suivie d'un petit riff de guitare rythmique sur lequel la voix chuchote. Batterie et basse s'annoncent par à-coups puis rentrent de plein pied pour propulser un petit refrain de chanson. Le raffinement semble presque sur le terrain d'un Fantaisie Militaire de Bashung. Des bends harmoniques bien fuzzy hurlent à la lune pour boucler l'ouverture... Désorienté mais heureux, le titre est génial, il faut bien l'avouer. Et le reste de l'opus nous donnera à de multiples occasions l'impression que New Inheritors a été comme taillé pour être plus accessible, radiophonique et moins ambitieux. Probablement la rançon du succès de "Weighty Ghost", ça va donc plus penché du côté de la simplicité que du post-rock. "Encyclopedia", véloce mais trop courte, le confirme tout de suite, puis "Blood Collection" nous contredit un peu. Son sublime riff ambiant d'une simplicité enfantine débouche bien sur un refrain mielleux, mais mute en intéressante progression instrumentale... Où donner de la tête ? La gaité de "New Inheritors" est un véritable rafraîchissement dans le répertoire du groupe. De ceux qu'on aurait voulu entendre tout au long de la galette, avec deux cassures plus tendues en guise d'élément surprenant, et la répètition ad nauseam de son titre en guise de minuscule élément casse-pieds. Et si les sympatiquement pop mais communs "Terrible Man", "Preservation" et "Mirror Matter" forment une petite trilogie de la déception en seconde partie de disque, la sérénité de façade de "Echolocation" ou la parfaite sortie de scène "Baltic" renouent heureusement avec le Wintersleep des deuxième et troisième album. S'en serait même de parfaites synthèses...

Reste de beaux moments de musique moderne comme Wintersleep sait les sculpter. Dès les premiers coups de mediator du single immédiat "Black Camera" dont finalement seul le refrain peut gonfler, on sait qu'on va se prendre une décharge rock en pleine face. Droit au but, sans fioritures ni risques, mais beaucoup d'électricité, et encore une fois une gestion impéccable de la montée en pression. Un principe imparable, en quelque sorte à exécution sur "Mausoleum", qui semble vouloir émuler le vrombrissement mastodonte du trip-rock de The Gathering ; et "Trace Decay", au riff mi-indie mi-stonien. Un titre et un riff à l'image du compromis qu'on aurait vraiment aimé trouver sur l'album tout entier : l'idée de ce riff double de "Trace Decay" est une idée qui ne dure pas deux minutes, pour laisser sa place à une idée post-rock digne de leur Untitled. Et celle-ci ne dure pas plus longtemps, pour finalement proposer un compromis mélodique aux deux idées : un plan pop porté progressivement à ébullition... Ici, l'humeur pop régressive prend le dessus. Elle est sympathique, mais laisse l'auditeur sur sa faim. Autant que de trous dans le gruyère, il a encore un creux...


Sympa   14/20
par X_YoB


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