Black Bomb A

Straight In The Vein

Straight In The Vein

 Label :     Polymorphe 
 Sortie :    mars 1999 
 Format :  Maxi / CD   

Quand on est un jeune groupe parisien qui débute, intituler son premier EP Straight In The Vein nécessite d'avoir les balloches tout de même bien accrochées. Parce que s'il y a bien un genre où il ne faut pas nous en promettre, c'est bien le hardcore. Et quand en plus de ça, on accumule les clichés (lettres gothiques, silhouettes qui se découpent en noir en blanc), on tend vraiment le bâton pour se faire battre, d'autant qu'à cette époque, la scène française est particulièrement active, avec des pointures comme Kickback ou Stormcore. En fait, il ne manque que le pitbull et les tatouages pour que le tableau soit complet. J'ajoute que j'ai découvert ce groupe grâce au roman "Betty Monde" de la hardeuse Coralie Trinh Thi, ce qui n'a fait qu'exacerber à outrance ma curiosité...
Premier constat dès "Born To Die" (encore un cliché), on navigue dans le convenu. Un punk hardcore rapide et incisif mais aux vocaux bien trop communs, même si les incursions vers le criard (pas totalement maîtrisées) confèrent une dynamique intéressante au morceau. Y a du mosh part, bien sûr, l'école new yorkaise a engendré un énième rejeton. Néanmoins, bon point pour le chanteur : son accent anglais est tout à fait acceptable. Cela dit, ça reste très basique, très appliquée et sans grande originalité. Mais je ne suis pas chien : les groupes français ont besoin d'être encouragés, et je me remémore les débuts peu glorieux d'un Loudblast ou d'un No Return pour relativiser l'affaire. D'autant que "Judge", plus hop core, voire neo avec son refrain mélodique doublé de vocaux quasi death, secoue bien le cocotier. Une bonne surprise donc, et comme les prémices de l'affirmation d'une identité où les cassures et les ralentissements ont la part belle. Bon, la voix me semble toujours cent fois entendue mais elle est efficace dans son registre, bien que moins à l'aise lorsque le débit s'intensifie et s'accélère.
L'embellie est hélas de courte durée puisque le rap core de "Hostile Infection" est calamiteux. Ce titre est pataud, maladroit et stygmatise bien la jeunesse du groupe qui cherche à jouer le dur dans un genre qui ne supporte pas l'approximation tant on peut vite sombrer dans le ridicule. "Shot" remonte le niveau, notamment parce qu'il me semble discerner la voix de la chanteuse de Ganxistas (équivalent français de L7) pour un duo énervé, mais on n'arrive plus vraiment à accrocher, le manque d'unité d'une formation qui se cherche rendant l'écoute anecdotique.
Cet EP s'achève sans véritablement laisser de trace et la réputation du groupe semble outre passer ses qualités musicales intrinsèques. La suite prouvera néanmoins que le potentiel était là...


Passable   11/20
par Arno Vice


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