Nouvelle Vague

Nouvelle Vague

Nouvelle Vague

 Label :     Peacefrog 
 Sortie :    mardi 02 novembre 2004 
 Format :  Album / CD   

Et oui, on a beau passer son temps à écouter ce que l'on peut considérer, parfois à raison certes, comme la décharge municipale de la musique moderne, on n'en reste pas moins sensible aux petites douceurs mélodiques et aux gâteries surprises que nous réserve parfois l'existence. Je ne m'étendrai pas sur les différentes participantes de ce projet, et ce même si d'un point de vue purement plastique, ce n'est pas l'envie qui m'en manque, parce que d'un point de vue artistique, leurs carrières solos m'indiffèrent profondément. Je ne les connais pas, je ne sais pas ce qu'elles et ils font, tout ce qui m'intéresse, c'est de me plonger dans cette ambiance bossa séminale que je découvre tel un Marco Polo des rayons layettes, fraîche et pétillante comme un champagne rosé. Allez, c'est l'été, alors je vais me fendre d'une bonne chronique de feignant là... C'est un album de reprises, certes, mais je n'ai pas bien envie de chercher les morceaux originaux, qui les a chanté, et d'établir une comparaison aussi triste qu'inutile pour dire "eux, ils la faisaient mieux" ou "je préfère la version de chose là, en la mineur, parce que tu vois, ça reflète plus l'essence du titre quand même et respecte davantage l'intégrité de l'artiste." Non, si vous voulez ça, ben c'est à vous de faire le boulot, je suis en rtt je vous dis !
Bon, j'entends déjà grogner les juillettistes et râler les aoûtiens ! Je vais faire un effort, laissez-moi le temps d'enfiler un short quand même !
Alors qu'est-ce qu'on a là ? Du bon, du moins bon, je ne vois pas mieux comme argument. On démarre en douceur avec le grand classique de Joy Division ("Love Will Tear Us Apart" pour les plus longs à la comprenette), que je l'ai tellement entendu ce titre, que même en bossa, ça me gonfle. Ou alors, c'est parce que c'est surtout de la bossa ? Cette question cruelle me taraude et menace d'annihiler mes tentatives d'ouverture à de nouveaux courants musicaux. Je sais bien que le jeu est de reprendre les grands tubes, mais parfois une once d'originalité serait quand même la bienvenue. Je ferai d'ailleurs le même commentaire concernant le "I Just Cant Get Enough" de Depeche Mode, avec en prime le fait que je déteste aussi le morceau d'origine, ou encore "(This Is Not) A Love Song". Alors oui, c'est gentillet, c'est mignon, c'est de la musique petit câlin coquin dans les sapinettes, distrayante il est vrai, mais ça ne fera pas un été indien ça... Plutôt le Nord qui croise le midi sur une station d'autoroute... Bon, y en a d'autres des titres qui vous laissent comme mi-figue mi-raisin... C'est bien fait, correctement joué, correctement chanté, peut faire l'effet rafraîchissant de la goutte de menthe dans le Ricard, on ne s'ennuie pas non plus vraiment, j'imagine que c'est la french touch qui séduit outre-manche... En fait, on nage le plus souvent dans une espèce de torpeur sournoise où l'on s'amuse faussement à faire les fous... Bon, y a aussi des gros ratés, "Too Drunk Too Fuck" en tête, que ça en est à peine pardonnable quand même ! J'ai mal à mon hardcore pour le coup et je suis à deux doigts de sortir le premier carton rouge du match ! Et puis le "Psyche" de Killing Joke qui est vraiment trop mièvre, trop sympa en somme...
Cela dit, force m'est d'admettre qu'il y aussi des perles, des morceaux qui émeuvent, qui rendent tout chose, de la mélancolie pure de petite fille boudeuse. Je pense notamment à "In A Manner Of Speaking" de Tuxedomoon, "Guns Of Brixton" de The Clash, "Marianne" des Sisters Of Mercy. Quant aux titres que je ne mentionne pas, ils frôlent l'anecdotique. Non, ils sont anecdotiques.
Oh et puis si, je vais faire mon rabat-joie ! Oui, la reprise de "Making Plans For Nigel" (XTC) est correcte, mais j'ai un souvenir tellement bon de celle des Burning Heads sur leur premier album, que j'avais acheté en K7 à l'époque, que mon cœur balance du côté des punks orléanais... Sinon, y a quand même un joli brin de voix, y a pas à dire... Y en a qui dirait sensuel peut-être, mais j'opterais pour mutin, voire coquin...
Au final, qu'est-ce qu'il nous reste ? Un petit goût de menthe, une légère rougeur aux joues façon émotion pubère et le cœur léger d'un plaisir que l'on sait être sans lendemain... Je ne vois vraiment pas ce que l'on pouvait demander de plus aux protagonistes de ce projet : Contrat rempli !


Correct   12/20
par Arno Vice


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