Nachtmystium

Assassins : Black Meddle, Part 1

Assassins : Black Meddle, Part 1

 Label :     Century Media 
 Sortie :    mardi 10 juin 2008 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

Malgré son nom, Nachtmystium est un groupe basé aux États-Unis, à Chicago. Et ce Assassins : Black Meddle, Part 1, leur quatrième album, est censé définir une bonne fois pour toutes le style de la formation, à savoir un black metal plutôt axé rock. Je n'ai pas bien saisi le sens du nom de l'album mais il me semble qu'il implique "l'assassinat" de l'image précédente du groupe pour mieux en définir la nouvelle... Bon, on leur demandait pas non plus d'être les plus fins... Depuis la sortie de cet album, une étiquette colle d'ailleurs à la peau de Nachtmystium : celle de jouer un black metal psychédélique, voire expérimental... Que ceci soit reconnu par le groupe ou non, il est assez difficile de l'admettre. L'album se veut, quelque part, un hommage au Meddle de Pink Floyd : le titre, le premier morceau "One Of These Nights" aux relents de "One Of These Days", les solos il est vrai assez 70's et toute une petite ribambelle de bruitages rappellent pas mal le groupe anglais. Mais franchement, tous ces éléments tiennent plus de la gentille repompe que d'un réel épanouissement stylistique.

Assassins a toutefois deux qualités difficile à nier : il est moderne et original. Moderne, car c'est tout simplement ce qui saute aux oreilles : ce n'est pas du black metal progressif ou psychédélique, encore moins expérimental, mais du black metal moderne, tout simplement, et cette modernité a quelque chose de frais et plaisant. On réalise, si besoin était, que le genre n'a pas à rester enfermé dans les clichés scandinaves et satanistes. Mais bon, c'est sans doute autant le fait de la fusion avec le rock que d'autre chose, qui donne en tout cas de bien belles pièces comme "Omnivore". Assassins est également original, son côté hétéroclite le rendant plutôt sympathique. Il y a donc l'intro rappelant "One Of These Days" (ceci dit l'hommage à Meddle s'arrête là), quelques morceaux black plus classiques et bourrins, un interlude qui se veut angoissant et gothique ("Away From The Light", en fait ni vraiment angoissant ni vraiment gothique et même un peu inutile, voire ridicule avec ses notes de piano, ses souffles impies et ses cris de lamentation dans le fond ; ok là je suis loin de rendre grâce à l'originalité du disque), mais surtout un triptyque final qui mérite plus les qualificatifs qu'on a accordés à l'album. Ce "Seasick" en trois parties ("Drowned At Dusk", "Oceanborne" et "Silent Sunrise") a un feeling vraiment rock/metal original et intègre des sonorités inattendues (ce fameux saxophone) en plus des bruitages vaguement électroniques qui parsèment l'album. L'album se termine donc sur une bonne note. Parce que, finalement, le début n'est pas des plus folichons. Le morceau-titre "Assassins", long de huit minutes, pèche par un refrain qu'on aurait plutôt cru entendre de l'intérieur d'un bar irlandais vers trois heures du matin, malgré sa seconde moitié plus atmosphérique, tandis que "Your True Enemy" n'est qu'un déluge de bourrinisme sans réel intérêt. Sur cette première partie, il n'y a donc bien que la fin de "Assassins" et l'efficace "Ghosts Of Grace" pour capter l'attention. Niveau chant, Blake Judd passe son temps à gueuler ; on a entendu pire dans le genre mais on a entendu franchement mieux et plus personnel. La batterie se révèle tout à fait moche sur la seconde partie de "Code Negative", dont la première annonce pourtant la meilleure moitié de l'album... La guitare en revanche apporte pas mal à l'ambiance, pleine et énergique, presque planante sur la fin... Pour conclure, découpons sauvagement cet album en deux : les cinq premières pistes proposent un black metal moderne entraînant aux premières écoutes mais assez vite lassant jusqu'à paraître bien plat. Les cinq dernières pistes n'ont déjà plus grand-chose de réellement black et sont plus instrumentales et originales. Des morceaux à oublier, d'autres très bons. Certains à la fois excellents et médiocres. Un album inégal donc, mais plaisant, frais, accessible, et se terminant sur une petite perle en trois actes.


Correct   12/20
par Jumbo


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