Big Star

#1 Record

#1 Record

 Label :     Ardent 
 Sortie :    1972 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

Le mythe pop. La quintessence. C'est une histoire écrite et ré-ré-écrite, que tout le monde connaît. C'est l'histoire du Velvet quelques années plus tard ou l'histoire de qui vous voudrez quelques années plus tôt. L'histoire du groupe, fantastique, génial (ils le disent tous), qui sort chef-d'œuvre après chef-d'œuvre mais que le succès fuit comme la peste. Les Beatles au royaume des sourds. S'enchevêtrent les fautes à pas de chance, les passions, les déchirures, l'amertume, et puis la fin, l'oubli.
Jusqu'à ce que, par un beau matin de printemps, on ne sait trop comment, le groupe se retrouve à faire autorité, référence absolue pour des milliers d'autres groupes, devenant comme on le formule trop souvent 'la pierre angulaire' du genre, du style. Aujourd'hui, combien de Big Star cité dès qu'on évoque un R.E.M., un Teenage Fanclub ou n'importe quel autre groupe à frange power pop ? 'I never travel far, without a little Big Star' chantaient les Replacements dans leur louange à "Alex Chilton".
Alex Chilton, le messie pour certains (et ces certains sont saints d'esprit). À l'âge où la plupart ont leurs premiers comas éthyliques ou leurs premières expériences homosexuelles (si, avouez-le), Alex Chilton lui a déjà eu une vie, et pas n'importe laquelle. Une vie de chanteur soul starifié par un hit planétaire ("The Letter"). Les Box Tops, le grand teenage band mitonné par toute la crème de Memphis. Interprète qui se veut à tout pris compositeur, Chilton rejoint à l'orée des années 70, un de ses amis, talent égal, Chris Bell. Big Star est né et accouche, privilège suprême, dans les studios Ardent, la Stax en sage-femme (du mythique on vous dit). Oui au début, c'est du Pangloss, le meilleur des mondes possibles. Chris Bell et Alex Chilton s'aiment, amour fou (ah ces harmonies câlines), et regardent tout deux dans la même direction, vers leurs innocentes sixties : Beatles, Beach Boys, Byrds, Who...
Produit chaudement par John Fry, un premier album, #1 Record (parfois, faut faire simple) ; pas le plus aimé, pas le plus remarqué, et pourtant... Le sequencing est un peu naïf (un rock, une ballade, un rock, une ballade, un rock...) mais, les Chansons (avec un grand C, oui), limpides, saillantes, pas encore cabossées par un Chilton désespéré, sont là, manifestes ravissants d'une adolescence romantique, quand les filles portent malheurs et les amis, liberté ; de "Feel" à ce "In The Street" en extase qui, petite histoire, deviendra générique du sitcom le plus cool de ma propre adolescence, That '70s Show (Hyde mon héros!). 'I never travel far, without a little Big Star'... Sûr et certain que s'il n'y avait eu que ce premier album (uchronie détestable), la déclaration resterait la même pour quantité d'amoureux pop.


Excellent !   18/20
par Sirius


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