Scott Walker

Tilt

Tilt

 Label :     Mercury 
 Sortie :    jeudi 04 mai 1995 
 Format :  Album / CD   

Quand en 1995 sort Tilt, Scott Walker n'est plus un inconnu. Il à eu du succès dans les années 60 avec The Walker Brothers et a déjà sorti une poignée d'albums cultes tel la référence Scott3 et le non moins fameux Scott4. Pourtant depuis 11 ans plus rien. 11 ans dont on peut imaginer qu'ils n'ont pas tous été chômé car c'est un ovni qui débarque dans les bacs. Un disque comme on n'en voit presque jamais, peut être le plus fou des années 90. Malgré la concurrence rude, on peut le voir comme l'œuvre culte de la décennie celle qui générera des adeptes au bord de la dévotion qui fera vomir ses détracteurs bloqués devant l'hermétisme de l'œuvre.

Car quiconque a goûté à la chose vous le dira, il faut du courage pour s'attaquer à Tilt. Vous pensiez avoir tout entendu, même du très lourd, du très expérimental, il faudra vous en donner les moyens. On se met en condition, on éteint la lumière, on assomme ses voisins pour mettre le son à fond et se laisse aller. Dès l'ouverture complètement barock, la voix saisit d'entrée et relègue à la poubelle tous les Jarvis Cocker et les Bowie qui se sont tentés au registre. La chanson en limite de la folie est une décharge autant émotionnelle que physique. Scott ne chante pas il déclame en limite de la rupture sur fond de musique totalement maîtrisé mais ne ressemblant à rien de connu. Pas la moindre petite prise, la moindre petite mélodie qui ressemblerait à quelque chose de connu. Pas de confort ou de facilité, il faut s'immerger se faire submerger par la musique accepter de souffrir les premières écoutes pour percevoir toute la puissance de la zic. Il est difficile d'expliquer précisément cette musique tant elle tient au ressenti, à l'expérience occulte et austère inspirée du classique contemporain comme de l'indus à la Reznor. Neuf morceaux totalement barrés, totalement baroques qui se bonifient avec le temps. Le seul disque comparable serait le Rock Bottom du Wyatt. C'est pas peu dire la référence. Même envoûtements, même improbabilité de la chose, même indispensabilité. Vous ne serez jamais un connaisseur du rock sans Tilt sur vos étagères.

Je me souviens toujours de la tête du disquaire qui m'avait vendu le disque en 1995 semblant dire ça y'est tu fais partie de la secte. Et même si je sais qu'il deviendra intemporel ce ne sera que 19, 20/20 n'est pas de ce monde. Et après Scott s'en retournera chez lui 10 nouvelles années avant de nous pondre quelque chose de nouveau. Ce ne sera pas rien non plus.


Exceptionnel ! !   19/20
par Bozo


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