Midnight Juggernauts
Dystopia |
Label :
Modular |
||||
Et si le meilleur de la musique fluo ne venait pas du Royaume-Uni, ni même de France mais plutôt d´Australie ? L´Australie, rappelons-le, terre d´origine des inoubliables Dead Can Dance, mais aussi du John Butler Trio, INXS et Kylie Minogue....
Ce scénario hautement improbable, c´est pourtant ce à quoi on a pu assister en 2008 grâce à un label qui a explosé : Modular Recordings.
A la tête de cette écurie, on retrouve le charismatique Pav. Notre ami s´ennuie en Australie au début des 90´s. Alors sur un coup de tête, il décide d´organiser une tournée dans son pays qui regrouperait ses idoles Grunges. Et ça marche ! Il réussit à faire venir Nirvana, Mudhoney et Sonic Youth ! Peu à peu, Pav gagne ses galons de tourneur et devient l´interlocuteur privilégié des artistes voulant tourner en Australie. Il décide ensuite de monter une maison de disque et rencontre assez peu de succès. Mais il découvre alors l´ecstasy à la fin de la décennie, et comme beaucoup avant lui, il se tourne vers la dance et la musique électronique. Modular diversifie son catalogue et se révèle en 2008 avec une déferlante de nouveaux artistes sortis de nulle part, dans des genres très variés, à la façon de DFA. Aujourd´hui, Modular est une entreprise florissante, qui édite des disques, continue d´organiser des tournées pour les étrangers et organise des soirées pour son propres compte ou pour les autres. Un business model original, qui lui permet de se tenir à l´écart de la crise de l´industrie du disque et de signer des artistes plus originaux les uns que les autres.
L´offensive Modular commence dés Avril, avec les premier album des Midnight Juggernauts. Cette bande de barbus fantasques, au non-look très grunge, propose avec Dystopia un album aux sonorités de l´espace très dansant, rappelant la musique qui agite les kids en ce moment. Et ils le font très bien !
Passée une introduction synthétique, l´album s´ouvre sur "Ending Of An Era" : couplets tranquilles portés par une batterie au son conventionnel, alliés à des refrains acides bien efficaces. Bref un bon tube. Mais avec "Into The Galaxy", le voyage spatial commence. On embarque dans une navette remplie de claviers acidulées, de nappes de synthés, de voix excentriques et de mélodies entêtantes. Le voyage continue de la plus belle des manière avec le très pop "Shadows", qui nous fait côtoyer étoiles filantes et comètes, jusqu'à un premier arrêt en apesanteur. "Worlds Converged" se révèle moins accrocheuse à cause de son instrumentation tendue mais finalement très intéressante. "Dystopia" surprend aussi, puisqu´il s´agit d´une ballade synthétique très lente porté presque uniquement par des nappes de synthés. On se dit qu´on tient là un album très sympa.
Mais accrochez vos ceintures, car le groupe passe la vitesse de lumière sur "Road To Recovery". Le groupe abandonne sa batterie pour des boîtes à rythmes puissantes et saccadés, avant de filer à toute vitesse dans la voie lactée sur un refrain à proprement parler sidéral et sidérant. Et jusqu´à la fin du disque, on ne détachera plus sa ceinture, car le groupe se permet de basculer quasiment dans l´electro en sortant l´artillerie lourde. Passé le bref et baroque instrumental "Scorpius" et le tubesque "20000 Leagues", c´est un autre instrumental, "Tombstone", qui nous fait halluciner. Avec ses voix vocodées et son beat bien puissant, c´est un vrai rouleau compresseur qui a fait des ravages cette année. Aucun temps mort sur Dystopia, car la fin qui nous est réservée va nous achever. "Nine Lives" et "So Many Frequencies" développent le style de "Road To Recovery", à savoir une electro-pop boostée par des rythmes haletants et des synthés cosmiques. Ces tubes sont vraiment joussifs !! Et c´est assommé qu´on se délecte de la ballade synthétique "Aurora", oú le groupe se permet même d´utiliser une guitare sèche pour achever le voyage et nous faire doucement redescendre sur terre.
Dystopia est une énoooooorme surprise. Avec cet album, nos trois guerriers de l´espace réussissent l´exploit de n´aligner QUE DES TUBES pendant 50 minutes, sans aucun temps mort ni morceau faible. Au premier abord, on peut penser que les Midnight Juggernauts ne sont qu´un groupe de Nu-Rave parmi les autres. Mais pas du tout, on est très loin et bien au dessus de ce que font leur congénères britons. Le groupe se révèle très étonnant sur la deuxième partie de l´album, en enchaînant les morceaux assez extrêmes, que ce soit par leur aspect electro ou l´avalanche de sonorités cosmiques. On tient donc une bien belle découverte, très originale et dotée d´un talent d´écriture assez impressionnant. Et hop, Dystopia s´impose comme le meilleur album de musique fluo jusqu´à présent, et un excellent album tout court.
Ce scénario hautement improbable, c´est pourtant ce à quoi on a pu assister en 2008 grâce à un label qui a explosé : Modular Recordings.
A la tête de cette écurie, on retrouve le charismatique Pav. Notre ami s´ennuie en Australie au début des 90´s. Alors sur un coup de tête, il décide d´organiser une tournée dans son pays qui regrouperait ses idoles Grunges. Et ça marche ! Il réussit à faire venir Nirvana, Mudhoney et Sonic Youth ! Peu à peu, Pav gagne ses galons de tourneur et devient l´interlocuteur privilégié des artistes voulant tourner en Australie. Il décide ensuite de monter une maison de disque et rencontre assez peu de succès. Mais il découvre alors l´ecstasy à la fin de la décennie, et comme beaucoup avant lui, il se tourne vers la dance et la musique électronique. Modular diversifie son catalogue et se révèle en 2008 avec une déferlante de nouveaux artistes sortis de nulle part, dans des genres très variés, à la façon de DFA. Aujourd´hui, Modular est une entreprise florissante, qui édite des disques, continue d´organiser des tournées pour les étrangers et organise des soirées pour son propres compte ou pour les autres. Un business model original, qui lui permet de se tenir à l´écart de la crise de l´industrie du disque et de signer des artistes plus originaux les uns que les autres.
L´offensive Modular commence dés Avril, avec les premier album des Midnight Juggernauts. Cette bande de barbus fantasques, au non-look très grunge, propose avec Dystopia un album aux sonorités de l´espace très dansant, rappelant la musique qui agite les kids en ce moment. Et ils le font très bien !
Passée une introduction synthétique, l´album s´ouvre sur "Ending Of An Era" : couplets tranquilles portés par une batterie au son conventionnel, alliés à des refrains acides bien efficaces. Bref un bon tube. Mais avec "Into The Galaxy", le voyage spatial commence. On embarque dans une navette remplie de claviers acidulées, de nappes de synthés, de voix excentriques et de mélodies entêtantes. Le voyage continue de la plus belle des manière avec le très pop "Shadows", qui nous fait côtoyer étoiles filantes et comètes, jusqu'à un premier arrêt en apesanteur. "Worlds Converged" se révèle moins accrocheuse à cause de son instrumentation tendue mais finalement très intéressante. "Dystopia" surprend aussi, puisqu´il s´agit d´une ballade synthétique très lente porté presque uniquement par des nappes de synthés. On se dit qu´on tient là un album très sympa.
Mais accrochez vos ceintures, car le groupe passe la vitesse de lumière sur "Road To Recovery". Le groupe abandonne sa batterie pour des boîtes à rythmes puissantes et saccadés, avant de filer à toute vitesse dans la voie lactée sur un refrain à proprement parler sidéral et sidérant. Et jusqu´à la fin du disque, on ne détachera plus sa ceinture, car le groupe se permet de basculer quasiment dans l´electro en sortant l´artillerie lourde. Passé le bref et baroque instrumental "Scorpius" et le tubesque "20000 Leagues", c´est un autre instrumental, "Tombstone", qui nous fait halluciner. Avec ses voix vocodées et son beat bien puissant, c´est un vrai rouleau compresseur qui a fait des ravages cette année. Aucun temps mort sur Dystopia, car la fin qui nous est réservée va nous achever. "Nine Lives" et "So Many Frequencies" développent le style de "Road To Recovery", à savoir une electro-pop boostée par des rythmes haletants et des synthés cosmiques. Ces tubes sont vraiment joussifs !! Et c´est assommé qu´on se délecte de la ballade synthétique "Aurora", oú le groupe se permet même d´utiliser une guitare sèche pour achever le voyage et nous faire doucement redescendre sur terre.
Dystopia est une énoooooorme surprise. Avec cet album, nos trois guerriers de l´espace réussissent l´exploit de n´aligner QUE DES TUBES pendant 50 minutes, sans aucun temps mort ni morceau faible. Au premier abord, on peut penser que les Midnight Juggernauts ne sont qu´un groupe de Nu-Rave parmi les autres. Mais pas du tout, on est très loin et bien au dessus de ce que font leur congénères britons. Le groupe se révèle très étonnant sur la deuxième partie de l´album, en enchaînant les morceaux assez extrêmes, que ce soit par leur aspect electro ou l´avalanche de sonorités cosmiques. On tient donc une bien belle découverte, très originale et dotée d´un talent d´écriture assez impressionnant. Et hop, Dystopia s´impose comme le meilleur album de musique fluo jusqu´à présent, et un excellent album tout court.
Excellent ! 18/20 | par Vamos |
Posté le 11 décembre 2008 à 11 h 13 |
Il y a un je-ne-sais-quoi de vulgaire chez ces Midnight Juggernauts qui joue pourtant en leur faveur. Une sorte d'idéal de la consommation pop dancefloor, exhibé sans gène et qui apporte à ce Dystopia une dimension presque sympathique... Bizarre.
Les australiens bouffent à tous les rateliers pour mieux rameuter le maximum de monde, le tout en gardant, il faut le reconnaître, une certaine personnalité. Incroyable !
Bref, new wave, trip hop, electro clash, un soupçon de house, voire de psychédélisme (si si) et hop le tour de la question est fait. Le trio est ultra malin, opportuniste, mais réalise les choses plutôt bien, de manière efficace, sans que l'on se lasse trop rapidement.
Mais surtout lesMidnight Juggernauts ont un sens de la tracklist affuté comme une lame de rasoir. Et de par la relative variété des effets employés (variations sur beats maousse costauds, basses synthétiques ou organiques, claviers et mélodies en plastique mais changeants), on sort même de Dystopia avec la sensation d'avoir écouté un album multicolore, aux ambiances distinctes.
Alors évidemment, c'est parfaitement inoffensif, il n'y a aucune prise de risque, c'est assez prévisible, mais ça se bouffe comme des Haribo: le paquet fini en une demi-heure on se sent un peu coupable, mais on en rachète toujours, en sachant pourtant que c'est chimique et dégueulasse.
Dystopia est en équilibre instable entre la vaste fumisterie et le bon coup marketing. On ne sait pas vraiment pourquoi mais ça fonctionne pas trop mal. Un peu les Klaxons de 2008 quoi...
Les australiens bouffent à tous les rateliers pour mieux rameuter le maximum de monde, le tout en gardant, il faut le reconnaître, une certaine personnalité. Incroyable !
Bref, new wave, trip hop, electro clash, un soupçon de house, voire de psychédélisme (si si) et hop le tour de la question est fait. Le trio est ultra malin, opportuniste, mais réalise les choses plutôt bien, de manière efficace, sans que l'on se lasse trop rapidement.
Mais surtout lesMidnight Juggernauts ont un sens de la tracklist affuté comme une lame de rasoir. Et de par la relative variété des effets employés (variations sur beats maousse costauds, basses synthétiques ou organiques, claviers et mélodies en plastique mais changeants), on sort même de Dystopia avec la sensation d'avoir écouté un album multicolore, aux ambiances distinctes.
Alors évidemment, c'est parfaitement inoffensif, il n'y a aucune prise de risque, c'est assez prévisible, mais ça se bouffe comme des Haribo: le paquet fini en une demi-heure on se sent un peu coupable, mais on en rachète toujours, en sachant pourtant que c'est chimique et dégueulasse.
Dystopia est en équilibre instable entre la vaste fumisterie et le bon coup marketing. On ne sait pas vraiment pourquoi mais ça fonctionne pas trop mal. Un peu les Klaxons de 2008 quoi...
Correct 12/20
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