Sea Wolf

Get To The River Before It Runs Too Low

Get To The River Before It Runs Too Low

 Label :     Dangerbird 
 Sortie :    mardi 08 mai 2007 
 Format :  Maxi / CD   

Il s'appelle Alex Brown Church, est un jeune californien et ne paie pas de mine. Et pour cause, l'américain considère sa musique comme ne pouvant qu'éclore chez lui, refuge propice voire nécessaire à son travail de composition. Et bien que l'on parle plus à tort qu'à raison de sa pop de chambre, Get To The River Before It Runs Too Low dévoile avant tout un artiste reclus, barricadé qui retranscrit sa solitude dans des morceaux simples. Aucune envie donc de vouloir faire des vagues, de parfaire ses chansons de grandes zébrures de violons et tout le paquet philharmonique que l'on sort les jours de grande occasion. Dans une telle situation, il ne pouvait donc échapper à un pseudonyme qui coule de source surtout lorsqu'il justifie les raisons de son choix sur le premier titre "You're A Wolf". Sea Wolf est un loup solitaire qui passe sa vie à chercher sa promise pour échapper à cet abandon auquel il fait face depuis toujours. Il parcourt les continents en vain et traverse des cours d'eau qui n'en finissent plus de s'élargir, rendant ainsi de plus en plus difficile sa progression. Un ruisseau qui se transforme en océan et une quête perdue d'avance aveuglée par cette obstination qui nous fait tous défaut. Et c'est ainsi que ce décline ce mini album de Church. Une suite de moments de solitude : relation à longue distance, délaissement d'un jeune adolescent qui résiste aux idées noires, rupture derrière une trame plutôt gaie bizarrement mais qui n'est qu'un leurre ("Ses Monuments" petit clin d'œil à notre hexagone) ou "I Don't Know If I'll Be Back This Time" qui tombe encore sous le sens. Abandons, désillusions sous le couvert de quelques métaphores poétiques le vague à l'âme, comme "The Garden That You Planted" où le narrateur ne peut se détacher de la femme qu'il aime à cause d'un simple jardin, tels sont les fantômes qui peuplent la vie du musicien solo. Toutefois lorsqu'on se laisse davantage pénétrer par les airs pop on constate une certaine douceur et un espoir sous jacente palpable. L'écart est curieux. On a l'impression que Sea Wolf a complètement accepté sa situation et fait pour le mieux dans le meilleur des mondes qui ne lui sourit pourtant pas. Sans être détaché pour autant de ses textes qu'il interprète d'une manière très convaincante avec ce qu'il faut de monotonie. Get To The River Before It Runs Too Low rend ainsi compte d'un tempérament compliqué qui donne parfois l'impression que nos écoutes sont indiscrètes et qu'on devrait mieux laisser cet homme dans son repli qui a l'air d'être son univers de prédilection. Après à savoir si il s'y plait ou pas c'est une autre question.


Bon   15/20
par TiComo La Fuera


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