Télépopmusik
Angel Milk |
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Après Genetic World, première production agréable et modeste, Télépopmusik reprend le flambeau pour un second album plus naturel et organique. Pas question de laisser tomber l'électro pour autant. Angel Milk est l'aboutissement logique de trois ans d'absence et de compositions, mais également de droit de regard sur l'évolution des courants musicaux durant cette période. Le trio français a donc eu envie de perfectionner l'arborescence de ses textures et de les faire se ramifier dans un format davantage majestueux et un trip hop caressant éphémère. Pour se faire, il a juste fallu éclaircir encore et encore leurs rapports à l'électronique - quitte à coller à ce qui se fait en ce moment - et en faire le seul fer de lance de leur tanière. On touche ici à un minimalisme encore plus oxygénant que l'on pouvait espérer. Ce résultat est du, d'une part, à une diffusion lente et coordonnée d'ambiances planantes mais aussi à l'incursion de plus en plus nette d'instruments voire de vagues orchestrales pour accompagner la diva Angela McCluskey. Fidèle au poste et toujours intouchable notamment sur le très philharmonique "Love's Almighty" ou "Brighton Beach" qui donne la chair de poule. Samples et cordes sont donc une fois pour toute liés dans une harmonie qui règne en maître et transcende notre rapport à chacune des deux voies prises séparément ("Into Everything"). Et même lorsque Télépopmusik sent bon de faire resurgir leur attirance pour le hip hop et toute l'amertume qui en découle, Mau se trouve entouré d'un tissage sonore qui fait partie intégrante du climat instrumental présent. Il sera même dépossédé de son titre de rappeur sur un "Anyway" tout en sucre. La montée trip hop bénéficie des mêmes changements mais repose aussi en partie sur nouvelle recrue parmi les special guests : Deborah Anderson dont le timbre fragile et le souffle court font de "Close" la plus grande réussite du disque. Avec Angel Milk, les trois français ont jeté leur dévolu sur un travail en studio plus important ("Swamp" et son monologue à la trompette) qui a eu pour principal effet d'homogénéiser leurs compositions. Choix audacieux et risqué puisqu'il efface de leurs airs quasiment tout l'éther que l'on avait tant apprécié précédemment même si un certain calme se fait toujours sentir. Néanmoins le résultat est encore plus probant et apporte une cohérence indéniable. Celui d'un groupe en marge de ce qui se fait, à l'identité douce et abordable à consommer par petites bouffées.
Sympa 14/20 | par TiComo La Fuera |
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