Glen Hansard
The Swell Season |
Label :
Overcoat |
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C'est par hasard, lors d'un voyage à Prague, que le chanteur rencontre la jeune tchèque. Le courant passe vite. La musique surtout. Et le voilà qui l'invite à enregistrer quelques titres avec son groupe. Puis à apparaître à quelques concerts pour qu'il y ait une voix féminine par instants dans le quintet. Finalement Glen Hansard et Markéta Irglová commencent à composer ensemble pour aboutir en 2006 à The Swell Season qu'ils signent sur Overcoat Recordings, un ancien label de The Frames.
Dès la ballade "This Low", éloge de la lumière par des temps obscurs de rupture, on comprend mieux pourquoi Glen Hansard a tenu à entamer une carrière solo (ou presque) et se détacher de son groupe de toujours avec qui il tourne depuis 1990. Et même si The Cost dessinera par la suite un tournant plus doux dans la carrière de The Frames, avec la reprise des deux tubes "Falling Slowly" et "When Your Minds Made Up", il est clair que le Dublinois recherche de son côté une veine plus calme et romantique. Et cette nouvelle voie, il ne la conçoit qu'à travers le même songwriting mais accompagné d'une musique pop folk réduite à peu de choses. L'histoire ne dit pas s'il a franchi le pas grâce à Markéta Irglová, avec qui il sortira durant le tournage de Once, mais ce qui importe est qu'il se soit décidé à se lancer.
The Swell Season parvient ainsi, caressant comme une brise automnale, bénéficiant des caractères discrets des deux protagonistes qui ont préféré enregistrer à Prague à l'écart de tout. C'est avec la même discrétion qu'ils font appel au violoniste finlandais Marja Tuhkanen et au violoncelliste français Bertrand Galen qui viendront poindre avec légèreté de temps à autres. Toutes les conditions sont alors réunies pour un long moment d'intimité et d'abandon vécu seul ou en duo. Malgré cet isolement, la réalité les rattrape bien vite ou du moins ne cesse de les atteindre et de s'immiscer dans leurs chansons. Inévitable, perfide mais avec laquelle on doit continuer à avancer ou au moins essayer de poursuivre son chemin. Et le meilleur moyen de passer l'éponge est sans doute de la ressasser à travers des textes forcément douloureux mais sincères. On a alors affaire aux sempiternelles histoires de rupture ("Sleeping ?" pénible), de solitude ("Drown It Out" lente descente aux enfers), bref de fatalité comme tout bon songwriter qui se respecte. Néanmoins les manières d'exposer ces multiples situations déchirantes ne sont pas convenues comme certains ont la fâcheuse manie de faire. En effet, les paroles ici transpirent une ferveur et une conviction palpables, mêmes si elles sont destinées à une triste fin voire malheureuse. Emotions qui débordent sur la voix fragile de l'irlandais et le guident entre colère et apitoiement. La musique de Glen Hansard est alors viscérale, beaucoup plus que sous les revers de guitares électriques, et ô combien envahissante.
La plupart des titres sont composé en réalité par Hansard puisqu'il détient l'instrument majeur et écrit comme il l'a toujours fait à l'instar de Damien Rice avec qui d'ailleurs il a coécrit "Leave". Markéta Irglová quant à elle apporte sa rigueur classique au corps brut des chansons folk de son partenaire. Elle adoucit les contours trop saillants par l'apport de quelques notes de piano, ou alors dirige les cordes additionnels comme sur l'instrumental "The Swell Season" très abouti et troublant. L'arrangement est dans l'ensemble délicat, mesuré mais parfois un peu trop mielleux ("Lies" au violons légèrement sirupeux). Elle reste néanmoins assez effacée sur l'ensemble de l'album, ne faisant que les chœurs sur les refrains, fuyante et insaisissable comme le spectre d'une histoire ayant tournée court. L'adolescente apparaîtra finalement avec sa voix cristalline, seule, sur le magnifique "Alone Apart", signé de sa plume, pour répondre aux multiples questions et tourments de Hansard sauf qu'elle en posera d'autres à son tour comme s'il n'y avait jamais de véritables solutions.
The Swell Season est le témoin d'une rencontre inopinée et féconde mais également le fruit d'interrogations de deux individus parcourus par les dilemmes de l'amour. Un pur moment d'introspection et de nostalgie comme le sera Once plus tard en images.
Dès la ballade "This Low", éloge de la lumière par des temps obscurs de rupture, on comprend mieux pourquoi Glen Hansard a tenu à entamer une carrière solo (ou presque) et se détacher de son groupe de toujours avec qui il tourne depuis 1990. Et même si The Cost dessinera par la suite un tournant plus doux dans la carrière de The Frames, avec la reprise des deux tubes "Falling Slowly" et "When Your Minds Made Up", il est clair que le Dublinois recherche de son côté une veine plus calme et romantique. Et cette nouvelle voie, il ne la conçoit qu'à travers le même songwriting mais accompagné d'une musique pop folk réduite à peu de choses. L'histoire ne dit pas s'il a franchi le pas grâce à Markéta Irglová, avec qui il sortira durant le tournage de Once, mais ce qui importe est qu'il se soit décidé à se lancer.
The Swell Season parvient ainsi, caressant comme une brise automnale, bénéficiant des caractères discrets des deux protagonistes qui ont préféré enregistrer à Prague à l'écart de tout. C'est avec la même discrétion qu'ils font appel au violoniste finlandais Marja Tuhkanen et au violoncelliste français Bertrand Galen qui viendront poindre avec légèreté de temps à autres. Toutes les conditions sont alors réunies pour un long moment d'intimité et d'abandon vécu seul ou en duo. Malgré cet isolement, la réalité les rattrape bien vite ou du moins ne cesse de les atteindre et de s'immiscer dans leurs chansons. Inévitable, perfide mais avec laquelle on doit continuer à avancer ou au moins essayer de poursuivre son chemin. Et le meilleur moyen de passer l'éponge est sans doute de la ressasser à travers des textes forcément douloureux mais sincères. On a alors affaire aux sempiternelles histoires de rupture ("Sleeping ?" pénible), de solitude ("Drown It Out" lente descente aux enfers), bref de fatalité comme tout bon songwriter qui se respecte. Néanmoins les manières d'exposer ces multiples situations déchirantes ne sont pas convenues comme certains ont la fâcheuse manie de faire. En effet, les paroles ici transpirent une ferveur et une conviction palpables, mêmes si elles sont destinées à une triste fin voire malheureuse. Emotions qui débordent sur la voix fragile de l'irlandais et le guident entre colère et apitoiement. La musique de Glen Hansard est alors viscérale, beaucoup plus que sous les revers de guitares électriques, et ô combien envahissante.
La plupart des titres sont composé en réalité par Hansard puisqu'il détient l'instrument majeur et écrit comme il l'a toujours fait à l'instar de Damien Rice avec qui d'ailleurs il a coécrit "Leave". Markéta Irglová quant à elle apporte sa rigueur classique au corps brut des chansons folk de son partenaire. Elle adoucit les contours trop saillants par l'apport de quelques notes de piano, ou alors dirige les cordes additionnels comme sur l'instrumental "The Swell Season" très abouti et troublant. L'arrangement est dans l'ensemble délicat, mesuré mais parfois un peu trop mielleux ("Lies" au violons légèrement sirupeux). Elle reste néanmoins assez effacée sur l'ensemble de l'album, ne faisant que les chœurs sur les refrains, fuyante et insaisissable comme le spectre d'une histoire ayant tournée court. L'adolescente apparaîtra finalement avec sa voix cristalline, seule, sur le magnifique "Alone Apart", signé de sa plume, pour répondre aux multiples questions et tourments de Hansard sauf qu'elle en posera d'autres à son tour comme s'il n'y avait jamais de véritables solutions.
The Swell Season est le témoin d'une rencontre inopinée et féconde mais également le fruit d'interrogations de deux individus parcourus par les dilemmes de l'amour. Un pur moment d'introspection et de nostalgie comme le sera Once plus tard en images.
Parfait 17/20 | par TiComo La Fuera |
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