Bertrand Burgalat
The Sssound Of Mmmusic |
Label :
Tricatel |
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Sss, comme un sifflement agressif ? Mmm comme un soupir de plaisir ? Ou Sss comme un murmure délivré du bout de la langue ? et Mmm comme un vinyl qui saute ? The Sssound Of Mmmusic, le nom est classe, pour sa beauté typographique et sonore, il y a de ça, et aussi pour sa qualité d'indice : sound d'une part, music de l'autre, la forme et le fond, ou plutôt le fond mis en forme, emballage magnifique pour des airs et des mots déjà un cran au dessus.
Burgalat est un architecte, patient, méthodique, classe, et surdoué, un architecte pop, ou tout simplement un compositeur pop, un compositeur du XXe siècle, ceux pour qui il faudrait réformer la manière d'écrire de la musique en incluant tout ce que le traitement du son, qu'il soit trituré ou juste amplifié, peut changer.
Cet album... est un gros choc, Air ont un cousin, qui est même arrivé avant eux, mais n'a pu sortir cet album qu'après leur tendance amorcée, même travail en fines couches sur le son, même mélodies imparables, même invitation au voyage que dans Moon Safari.
Si on prend le côté voyage, y compris parce que le disque effleure plein de styles différents, alors "Pas Perdus" devient une esquisse des mélopées d'aéroport, "Tsom" et sa basse décollent, jusqu'à être rattrapées par "Les Cyclades", bande-son de la vue d'un hublot.
Et on arrive à la première surprise, les 60s brésiliennes, une basse pneumatique, caoutchouteuse, lentement groovy, un texte génial de Katerine, 'si je me rencontrais au coin de la rue, je me dirais : 'Bonjour Bertrand''... Postulat absurde, génial.
Et Burgalat chante, avec une voix neutre d'aéroport certes, mais le côté naïf en plus, coMmme une gentille hoteSsse. Même chose sur Nonza, même esprit de groove 60s, sur celle là c'est forcé, Burgalat est habillé en blanc, les mêmes lunettes que d'habitude, au bord de la piscine d'un hôtel brésilien, ambiance "Girl From Ipanema".
C'est sur ses chansons que Burgalat est le plus génial, "Ma Rencontre", "Nonza", "Gris Metal" (texte de Houellebecq, chanson à en pleurer), "L'Observatoire", "Le Pays Imaginaire", sont des merveilles, aux textes fins, juste beaux sans signification, du coup on profite du reste comme des intermèdes purement instrumentaux, toujours à mi chemin entre l'electro, même la house ("Attention Amiante", "OK Scorpios"), et les mélodies les plus aérées possible ("Des Yeux Roses", superbement posée).
Sur la plupart des chansons, BB tisse des fresques pop, avec des mélodies 'à la Debussy' comme dirait Manoeuvre (et c'est vrai... Ecoutez "Aux Cyclades Electroniques", vous comprendrez), j'ajoute que comme Debussy, il donne des noms rêveurs à ses chansons, et comme Gainsbourg (je soupçonne), il a du écrire ses chansons à partir du seul titre. Hautain et exigeant...Juste le temps de se rappeler un autre très grand album de pop français, où la basse est dense et aussi calmement posée, où les arrangements sont aussi riches. A l'image : une lourde Rolls-Royce, aux suspensions souples, pilotée par Gainsbourg et Jean Claude Vannier.
Burgalat est un architecte, patient, méthodique, classe, et surdoué, un architecte pop, ou tout simplement un compositeur pop, un compositeur du XXe siècle, ceux pour qui il faudrait réformer la manière d'écrire de la musique en incluant tout ce que le traitement du son, qu'il soit trituré ou juste amplifié, peut changer.
Cet album... est un gros choc, Air ont un cousin, qui est même arrivé avant eux, mais n'a pu sortir cet album qu'après leur tendance amorcée, même travail en fines couches sur le son, même mélodies imparables, même invitation au voyage que dans Moon Safari.
Si on prend le côté voyage, y compris parce que le disque effleure plein de styles différents, alors "Pas Perdus" devient une esquisse des mélopées d'aéroport, "Tsom" et sa basse décollent, jusqu'à être rattrapées par "Les Cyclades", bande-son de la vue d'un hublot.
Et on arrive à la première surprise, les 60s brésiliennes, une basse pneumatique, caoutchouteuse, lentement groovy, un texte génial de Katerine, 'si je me rencontrais au coin de la rue, je me dirais : 'Bonjour Bertrand''... Postulat absurde, génial.
Et Burgalat chante, avec une voix neutre d'aéroport certes, mais le côté naïf en plus, coMmme une gentille hoteSsse. Même chose sur Nonza, même esprit de groove 60s, sur celle là c'est forcé, Burgalat est habillé en blanc, les mêmes lunettes que d'habitude, au bord de la piscine d'un hôtel brésilien, ambiance "Girl From Ipanema".
C'est sur ses chansons que Burgalat est le plus génial, "Ma Rencontre", "Nonza", "Gris Metal" (texte de Houellebecq, chanson à en pleurer), "L'Observatoire", "Le Pays Imaginaire", sont des merveilles, aux textes fins, juste beaux sans signification, du coup on profite du reste comme des intermèdes purement instrumentaux, toujours à mi chemin entre l'electro, même la house ("Attention Amiante", "OK Scorpios"), et les mélodies les plus aérées possible ("Des Yeux Roses", superbement posée).
Sur la plupart des chansons, BB tisse des fresques pop, avec des mélodies 'à la Debussy' comme dirait Manoeuvre (et c'est vrai... Ecoutez "Aux Cyclades Electroniques", vous comprendrez), j'ajoute que comme Debussy, il donne des noms rêveurs à ses chansons, et comme Gainsbourg (je soupçonne), il a du écrire ses chansons à partir du seul titre. Hautain et exigeant...Juste le temps de se rappeler un autre très grand album de pop français, où la basse est dense et aussi calmement posée, où les arrangements sont aussi riches. A l'image : une lourde Rolls-Royce, aux suspensions souples, pilotée par Gainsbourg et Jean Claude Vannier.
Parfait 17/20 | par Pandanloeil |
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