Ulrich Schnauss

A Strangely Isolated Place

A Strangely Isolated Place

 Label :     Domino 
 Sortie :    mercredi 11 juin 2003 
 Format :  Album / CD   

On parle beaucoup de Boards Of Canada et peu d'Ulrich Schnauss. Et c'est un tort !
Dernier album en date d'un prodige de l'électro 'made in Deutschland' (comprenez nappes de synthés planantes et beats minimalistes), A Strangely Isolated Place mérite qu'on (re)parle de lui.
Pas une note plus haute que l'autre sur cet album très sage; mais une beauté tantôt glaciale, tantôt incandescente, submerge l'auditeur tout au long de ses huit longues plages de rêve.
Ulrich Schnauss superpose les mélodies fantômatiques, les sons spectraux, joue avec ses beats pour mieux les faire vivre... Et crée des harmonies uniques comme seule l'électronique peut en engendrer.

Découvert sur la foi d'un magnifique remix de "Little 15" de Depeche Mode, on peut dire qu'Ulrich Schnauss ne m'a pas déçu: plus fort à lui tout seul que les deux écossais de Boards Of Canada, il prouve que l'on peut construire, sur la base d'une musique 'ambient', de vrais morceaux, ambitieux et passionnants.

Tous les sceptiques qui considèrent encore la musique 'machinique' comme froide et inhumaine devraient jeter une oreille à A Strangely Isolated Place...


Parfait   17/20
par Jekyll


 Moyenne 18.00/20 

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Posté le 14 janvier 2008 à 23 h 14

Tout d'abord, mettons un peu les choses au clair. La musique d'Ulrich Schnauss a vraiment peu de choses à voir avec Boards of Canada et plus largement avec l'écurie Warp. Dès qu'un truc électro un tant soit peu planant sort, il faut toujours voir Boards of Canada sur les stickers, les chroniques... Tout ça parce que ça permet de mieux vendre, la popularité du duo écossais n'étant plus à prouver sur la scène electronica. Non, A Strangely Isolated Place, c'est un peu Tangerine Dream jouant aux pogs avec My Bloody Valentine, en compagnie de Philip Glass et arbitré par Kruder & Dorfmeister. Voilà pour les influences.

A force de renvoyer les artistes à d'autres, on va finir par ne plus du tout s'y retrouver. Alors qu'en est-il du contenu de cet objet ? C'est un fait : avec ce disque, Ulrich Schnauss parvient à l'épanouissement total de son style, qui n'a rien à envier à ses illustres influences. L'artiste allemand regarde en avant, à l'horizon, et nous le fait bien comprendre. Ces huit compositions panoramiques voient des mélodies toutes simples, des suites d'accords pop tous bêtes mais tire-larmes, traités de manière à ce qu'on ait l'impression qu'un bloc de lave se déverse des enceintes. L'effet est immédiat : on se sent transpercés de toutes parts, c'est impossible à écouter en fond sonore tellement tout est chargé en émotion. L'album commence par une fin, judicieusement évoquée par le titre ("Gone Forever") et par la musique elle-même : c'est une déambulation mélancolique et tempétueuse, qui semble monter des abîmes pour s'envoler vers la stratosphère. Tout est résumé dans ce titre : une soif d'absolu rarement tentée dans la sphère des musiques électroniques, où l'émotion prime sur le son bizarre, où rien n'est donné comme avant-gardiste ou futuriste, mais bien comme intemporel.

Cet immense soin apporté aux progressions mélodiques dans l'électro ne peut être retrouvé qu'on-ne-sait-plus-trop-où, mais sûrement pas dans l'électro. Les mélodies fragiles et vacillantes subissent un traitement sonore qui file un sacré vertige, et c'est bien à Loveless de My Bloody Valentine auquel je pense le plus. Avec les paysages immenses du film "Koyaanisqatsi" qui nous rappelleront toujours que l'on n'est pas grand chose face à l'immensité de l'univers et ses lois incompréhensible.

Ce disque est à mon avis la grâce électronique à l'état pur.
Exceptionnel ! !   19/20







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