Thee More Shallows

A History Of Sport Fishing

A History Of Sport Fishing

 Label :     Monotreme 
 Sortie :    mardi 25 juin 2002 
 Format :  Album / CD   

C'est entre minuit et 9 heures du matin que cet album de Thee More Shallows a été enregistré. C'est dans ce temps limite de solitude et d'éloignement, dans ce temps qui creuse les deux longs sillons parallèles qu'on nomme "espoir" et "détresse", c'est là qu'a pris corps A History Of Sport Fishing

La musique de Thee More Shallows avance donc ainsi, suivant ces ornières, en constant déséquilibre et légèrement groggy. Elle synthétise à merveille le slowcore et la folk, dans ces morceaux nonchalants, faussement simples, qui touchent au coeur à la première écoute, et qui, au cours d'écoutes plus attentives, révèlent une sophistication poussée.

On aurait tort de se priver du plaisir de suivre les parties de batterie, vraiment singulières, jamais loin de celles qu'on peut entendre chez Hood ou Codeine, avec ces rythmes asymétriques qui n'entravent pas pour autant la fluidité du tout, notamment sur "The Perfect Map", morceaux réellement jouissif. Deux morceaux sont parmi les plus beaux qu'on puisse trouver dans le genre: "The 8th Ring Of Hell" et "Ballad Of Douglas Chin". Il serait vain de tenter de les décrire, ou de tenter de rendre compte de l'émotion qu'elles peuvent susciter, mais il est conseillé de faire un tour sur leur site et d'en écouter les extraits, suffisamment éloquents pour convaincre de leur beauté.
Sinon, certaines chansons peuvent paraître un peu plus dispensables: "I Do So Have A Sense Of Humor" par exemple, assez convenu et sans grand impact sur l'auditeur, bien qu'elle finisse de belle manière.
On a droit aussi a d'excellents instrumentaux, comme "Pulchritude", proche de A Silver Mount Zion, ou comme "The Cruxxx", plus proche de Mogwaï.

On l'aura compris, Thee More Shallows est un groupe au style indéfinissable, qui emprunte un peu partout mais d'une manière qui n'a rien de superficielle, d'une manière qui dénote une réelle assimilation de courants divers, de la froideur du slowcore à l'insouciance du folk façon Sparklehorse (perceptible surtout dans le chant et les slides au bottleneck).

Au final, un album plus que séduisant, qui entre par la petite porte, se loge dans la platine, y tourne, y tourne, et n'en partira pas de sitôt.


Très bon   16/20
par Greg


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