Yumi Zouma
(What's The Story) Morning Glory? |
Label :
Turntable Kitchen |
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Dans le microcosme en voie de disparition des chroniqueuses et chroniqueurs de musique indé sur "des webzines que quasiment plus personne ne lit" se pose régulièrement l'épineuse question du positionnement à avoir vis-à-vis des artistes ou groupes "mainstream".
La convention collective a pourtant réglementé, depuis longtemps, la question avec 3 options possibles :
- Tout d'abord, la plus usuelle qui consiste à détester d'office tout artiste qui vend plus de 50 albums. Cela vous donne une certaine stature misanthrope et une crédibilité incontestable de celui ou celle qui sait ce qu'il est bon ou non d'écouter. La femme ou l'homme qui ne doute pas, droit dans ses putains de santiags et cheveux au vent.
- Seconde option, celle qui consiste à fendre l'armure ponctuellement et annoncer publiquement que "vous adorez, malgré vous, ce groupe qui a vendu des millions d'albums" ; posture assez risquée car souvent sujette aux quolibets de certains collègues, mais qui peut aussi vous valoir le respect d'autres car cela vous rend accessible, ouvert d'esprit et simple ; un humain comme un autre finalement ; tel Édouard Balladur dans le métro.
- La troisième possibilité est la plus complexe, puisqu'il s'agit de prendre la pose ardue de "la personne qui ne va jamais au supermarché" et qui ne connait absolument rien de ce qui passe à la télé ou sur RTL 2. Position de neutralité respectable mais assez peu plausible. Dire "je n'ai jamais entendu de ma vie une seule note de ces Muse et Coldplay qui remplissent pourtant des stades" et vous aurez l'air franchement ultra snob ou même, disons-le sans détour, carrément un peu teubé.
Dans le cas d'Oasis, je me situe dans la deuxième catégorie ; celle des adorateurs responsables mais pas coupables. J'écoute toujours régulièrement un petit "Slide Away" ou "Don't Go Away" avec un brin de nostalgie proustienne quitte à être conspué tel un membre de la Nupes qui dit qu'il aime le steak frites. Comme plein d'autres, alors ado au début des 90's, je m'étais pris en pleine poire leurs 2 premiers albums cultes Definitly Maybe et (What's the Story) Morning Glory avec lesquels j'avais découvert aussi l'histoire de la pop anglaise à travers les interviews des frères sourcils (Stone Roses, Smiths et consorts). Maintenant à l'heure où Liam Gallagher fait des tournées revival karaoké, est ce que la musique d'Oasis était bien ou nulle ? Est-ce que leur succès était mérité ? Est-ce que les Supergrass et autres The Coral n'auraient pas mérité de devenir millionnaires à la place des gars d'Oasis ? Honnêtement, autant j'ai aucun doute sur le fait qu'Armand Duplantis soit le plus grand perchiste du monde lorsqu'il saute à 6,23 mètres, autant j'ai du mal à départager un groupe de rock d'un autre. Ça me semble quand même légèrement plus subjectif hein !
Lorsqu'en 2023 je découvre, je ne sais plus comment, que le groupe néo-zélandais de dream pop Yumi Zouma a sorti, 5 ans plus tôt, un album disponible sur bandcamp dans lequel il reprend l'intégralité du second album des mancuniens (What's the Story) Morning Glory, je dois reconnaitre que j'ai très vite plongé avec un plaisir coupable difficile à refréner. Le confort de connaitre toutes les chansons additionné au plaisir de les redécouvrir interprétées différemment ; enveloppées d'une douceur Lounge électro pop avec le chant rêveur de la chanteuse Christie Simpson ; est de loin un de mes meilleurs moments musicaux de l'année. Le même plaisir coupable que celui que procure un bon bain chaud quoi. Ce n'est pas écolo mais bon sang que c'est réconfortant. Mettre l'enceinte bluetooth dans la cuisine pendant que je coupe des courgettes en chantonnant un "Champagne Supernova" saupoudré de nappes de synthés ; c'est juste un kiff, rien de plus. Et par moment on a pas envie de plus. C'est aussi ça la musique ; du réconfort, de la nostalgie, un truc qui vous rappelle votre jeunesse...
Chose intéressante également, avec l'exercice de la reprise, c'est qu'il peut s'agir d'une manière intéressante pour un groupe de se faire "remarquer" car une fois l'album de covers des néo-zélandais écouté maintes et maintes fois, je me suis assez naturellement penché sur leurs propres compos. Et franchement le groupe est bon lorsqu'il reprend les autres mais aussi avec ses chansons originales ; ce qui ne gâche rien bien entendu. Parfaits arrangeurs, musiciens précis avec un sens de la mélodie indéniable, voilà un groupe à suivre si tenté qu'on apprécie ce stylé de musique assez "léger".
Autre truc "rigolo" découvert avec cet album, les morceaux les moins connus de l'album culte d'Oasis sont ici les plus réussis. Les tubes "Wonderwall", "Don't look back in anger" et "Some Might Say" y sont assez anecdotiques là où les "Hey Now", "Cast no Shadow" et "Morning Glory" sont des merveilles addictives une fois passées à la moulinette électro pop des Yumi Zouma.
Que dire de plus en conclusion de cette chronique bavarde, inutile et égocentrique ? Rien car ce disque, comme cet article sont anecdotiques...mais de l'anecdotique qui m'a bien plu et c'est déjà pas mal !
La convention collective a pourtant réglementé, depuis longtemps, la question avec 3 options possibles :
- Tout d'abord, la plus usuelle qui consiste à détester d'office tout artiste qui vend plus de 50 albums. Cela vous donne une certaine stature misanthrope et une crédibilité incontestable de celui ou celle qui sait ce qu'il est bon ou non d'écouter. La femme ou l'homme qui ne doute pas, droit dans ses putains de santiags et cheveux au vent.
- Seconde option, celle qui consiste à fendre l'armure ponctuellement et annoncer publiquement que "vous adorez, malgré vous, ce groupe qui a vendu des millions d'albums" ; posture assez risquée car souvent sujette aux quolibets de certains collègues, mais qui peut aussi vous valoir le respect d'autres car cela vous rend accessible, ouvert d'esprit et simple ; un humain comme un autre finalement ; tel Édouard Balladur dans le métro.
- La troisième possibilité est la plus complexe, puisqu'il s'agit de prendre la pose ardue de "la personne qui ne va jamais au supermarché" et qui ne connait absolument rien de ce qui passe à la télé ou sur RTL 2. Position de neutralité respectable mais assez peu plausible. Dire "je n'ai jamais entendu de ma vie une seule note de ces Muse et Coldplay qui remplissent pourtant des stades" et vous aurez l'air franchement ultra snob ou même, disons-le sans détour, carrément un peu teubé.
Dans le cas d'Oasis, je me situe dans la deuxième catégorie ; celle des adorateurs responsables mais pas coupables. J'écoute toujours régulièrement un petit "Slide Away" ou "Don't Go Away" avec un brin de nostalgie proustienne quitte à être conspué tel un membre de la Nupes qui dit qu'il aime le steak frites. Comme plein d'autres, alors ado au début des 90's, je m'étais pris en pleine poire leurs 2 premiers albums cultes Definitly Maybe et (What's the Story) Morning Glory avec lesquels j'avais découvert aussi l'histoire de la pop anglaise à travers les interviews des frères sourcils (Stone Roses, Smiths et consorts). Maintenant à l'heure où Liam Gallagher fait des tournées revival karaoké, est ce que la musique d'Oasis était bien ou nulle ? Est-ce que leur succès était mérité ? Est-ce que les Supergrass et autres The Coral n'auraient pas mérité de devenir millionnaires à la place des gars d'Oasis ? Honnêtement, autant j'ai aucun doute sur le fait qu'Armand Duplantis soit le plus grand perchiste du monde lorsqu'il saute à 6,23 mètres, autant j'ai du mal à départager un groupe de rock d'un autre. Ça me semble quand même légèrement plus subjectif hein !
Lorsqu'en 2023 je découvre, je ne sais plus comment, que le groupe néo-zélandais de dream pop Yumi Zouma a sorti, 5 ans plus tôt, un album disponible sur bandcamp dans lequel il reprend l'intégralité du second album des mancuniens (What's the Story) Morning Glory, je dois reconnaitre que j'ai très vite plongé avec un plaisir coupable difficile à refréner. Le confort de connaitre toutes les chansons additionné au plaisir de les redécouvrir interprétées différemment ; enveloppées d'une douceur Lounge électro pop avec le chant rêveur de la chanteuse Christie Simpson ; est de loin un de mes meilleurs moments musicaux de l'année. Le même plaisir coupable que celui que procure un bon bain chaud quoi. Ce n'est pas écolo mais bon sang que c'est réconfortant. Mettre l'enceinte bluetooth dans la cuisine pendant que je coupe des courgettes en chantonnant un "Champagne Supernova" saupoudré de nappes de synthés ; c'est juste un kiff, rien de plus. Et par moment on a pas envie de plus. C'est aussi ça la musique ; du réconfort, de la nostalgie, un truc qui vous rappelle votre jeunesse...
Chose intéressante également, avec l'exercice de la reprise, c'est qu'il peut s'agir d'une manière intéressante pour un groupe de se faire "remarquer" car une fois l'album de covers des néo-zélandais écouté maintes et maintes fois, je me suis assez naturellement penché sur leurs propres compos. Et franchement le groupe est bon lorsqu'il reprend les autres mais aussi avec ses chansons originales ; ce qui ne gâche rien bien entendu. Parfaits arrangeurs, musiciens précis avec un sens de la mélodie indéniable, voilà un groupe à suivre si tenté qu'on apprécie ce stylé de musique assez "léger".
Autre truc "rigolo" découvert avec cet album, les morceaux les moins connus de l'album culte d'Oasis sont ici les plus réussis. Les tubes "Wonderwall", "Don't look back in anger" et "Some Might Say" y sont assez anecdotiques là où les "Hey Now", "Cast no Shadow" et "Morning Glory" sont des merveilles addictives une fois passées à la moulinette électro pop des Yumi Zouma.
Que dire de plus en conclusion de cette chronique bavarde, inutile et égocentrique ? Rien car ce disque, comme cet article sont anecdotiques...mais de l'anecdotique qui m'a bien plu et c'est déjà pas mal !
Très bon 16/20 | par X_Plock |
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