Bertrand Belin

Cap Waller

Cap Waller

 Label :     Cinq7 
 Sortie :    vendredi 09 octobre 2015 
 Format :  Album / CD  Vinyle  Numérique   

L'album Cap Waller est enregistré à Sheffield, chez un autre crooner à guitares, Richard Hawley. La référence n'est pas uniquement géographique. Musicalement il y a une proximité, attention pas une copie, plutôt des influences communes, vers le rock'n roll naissant.
Bertrand Belin a une belle voix grave, traînante, nonchalante. Son chant syncopé, paroles débitées hachées, syllabe par syllabe, comme s'il les comptait. Les mots, les bouts de phrases se répètent comme les coups sur un clou.
Je pense qu'il faut considérer ses paroles et son chant comme un instrument à part entière sans trop chercher à déceler un quelconque sens. Ce qu'il dit n'est ni sérieux ni mystérieux, c'est sa façon et c'est souvent drôle finalement. Il faut aller voir du côté du Japon, l'écriture est concise comme les haïkus. "Je n'ai pas trop parlé il y avait tant à dire." Tout est dit ?
Curieusement le seul artiste français dont on pourrait rapprocher Bertrand Belin, bien que très différents, c'est Thomas Fersen avec ses musiques bien foutues et ses paroles foutraques, féériques. Sur scène aussi, même si leur jeu n'a rien à voir, l'un est tout autant théâtral que l'autre.
Sur cet album, la musique est plutôt folk-rock, laid-back à la Neil Young sur "Winterlong" ou "Out On The Weekend". Rien d'envahissant, d'irritant. Un peu comme "Love Sick" de Bob Dylan, le même genre d'ambiance où on comprend pas tout, on sait juste que tout va bien.
Bien que la rythmique danse bancale, elle assure parfaitement son rôle d'ossature sur les onze titres de l'album. Elle est souvent seule comme dans la chanson "Entre Les Ifs", les autres instruments, guitares, claviers, cordes, apparaissent et disparaissent au gré du chant. Les guitares tombent aussi vers le vieux blues rural, celui d'avant l'électricité.
Il y a de l'apesanteur dans sa musique, de l'équilibrisme. "Je parle en fou" en est le meilleur exemple.
C'est une musique qui peut paraître banale ou hermétique, mais une fois qu'on y est on a plus envie de partir.
Bertrand Belin se situe entre la démarche atypique de Buster Keaton, l'élégance d'Arsène Lupin et la simplicité redoutable de Buddy Holly. C'est ce qui le rend attachant.


Très bon   16/20
par NicoTag


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