Keren Ann
Not Going Anywhere |
Label :
Capitol |
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Un an après avoir choisi La Disparition, Keren Ann nous revient en affirmant qu'elle ne va nulle part. Tant mieux. Et pourtant, c'est bien ce troisième album qui va marquer le début de son exil vers d'autres territoires que là où la profession et ses plus fidèles courtisans auraient bien voulu la garder (le fait de présenter un album uniquement dans la langue de Shakespeare en étant la preuve définitive).
Pour cela, elle s'adjoint les services de l'islandais Bardi Johannsson (autrefois membre du groupe Trip Hop / Electro Bang Gang, on est loin de l'univers de Benjamin Biolay) et produit seule les 7 nouveaux titres de ce Not Going Anywhere. 7 titres seulement pour un album? Oui, car les 4 autres sont en fait des adaptations en anglais de chansons tirées de La Disparition: ainsi "Le Sable Mouvant" devient "End Of May", "Surannée" s'incarne ici en "Seventeen", tandis que "La Disparition" et "Mes Pas Dans la Neige" se transforment respectivement en "Right Now And Right Here" et " Spanish Song Bird". Une excellente manière pour Keren Ann de s'émanciper d'un certain carcan estampillé "Nouvelle Chanson Française" ou "Chanson Réaliste" et de trouver davantage d'incarnation. Ces versions en anglais se fondent alors complètement avec les autres chansons et semblent coller plus fidèlement à la personnalité à la fois ouverte et réservée de Keren Ann.
Preuve supplémentaire de cette volonté d'exister par elle-même, les nouvelles chansons, paroles et musiques, sont uniquement de son fait (si l'on excepte "Road Bin", dernière collaboration avec Biolay, et le titre final "Ending Song", en duo avec Johannsson). Regardant à la fois en avant et en arrière, on retrouve également au violon, pour une dernière fois Karen Brunon, qui avait fait partie de l'ancien groupe de Keren Ann, Shelby.
Les changements, à l'image de la musique, se font donc ici en douceur et établissent Not Going Anywhere comme le disque de la transition par excellence pour notre chanteuse au charme discret.
Débarrassés, pour ainsi dire, de la langue française, les chanson déjà connues redeviennent de petits bijoux Folk doux-amers au lieu d'être étriquées dans un costume Victoires De La Musique trop serré (ce qui est assez paradoxal puisque la production reste inchangée; il est intéressant alors de voir et d'écouter qu'un changement de langue peut être à ce point bénéfique ou maléfique selon les cas- souvenons nous de l'adaptation de "Sweet Dreams" d'Eurythmics par Sylvie Vartan sous le lexomilien "Déprime" qui nous emmenait dans une sorte de quatrième dimension musicale- mais ici, tout sonne mieux).
Du reste, les morceaux inédits démontrent un nouvel éventail de possibilités: ajout de batterie et de guitares plus percutantes sur "Sailor And Window" (ce n'est pas du The Clash bien entendu, mais dans l'univers de Keren Ann, cela a le mérite d'être souligné), ballades mélancoliques et mélodiques de toute beauté ("By The Cathedral", sublime par sa nostalgie et son spleen, l'instrumentation étant d'une classe parfaite), le duo final avec Johansson en étant une illustration supplémentaire, ce doux Follow Me chanté avec tendresse maladive sous une pluie sans nuages, ne pouvant que nous inciter à accepter l'invitation...
Mais il n'y a pas que des papillons noirs sur ce disque, la simple écoute de "Not going Anywhere", "Polly", "Sit In The Sun" ou "Road Bin" prouve que l'amour peut être tendre, langoureux, heureux, apaisé sous de jolis couchers de soleil et qu'enfin, merde, tout ça c'est beau et c'est chouette, et que Keren Ann peut prétendre aux mêmes exigences que Lorie: des bisous, des câlins, elle en veut également tous les jours et c'est bien normal.
Keren Ann est une artiste qui, bien que productive (4 albums entre 2000 et 2004, ce n'est pas rien), sait intelligemment prendre son temps pour y aller étape par étape. Comme nous l'avons dit, ce Not Going Anywhere est une belle manière de faire une transition avant les aventures américaines de Nolita et Keren Ann. Entre douceur de vivre et envie d'aimer avant de partir, ce troisième album trouvera sa place de choix chez les admirateurs de notre chanteuse qui, à l'instar de Corky, n'est pas vraiment comme les autres...
Pour cela, elle s'adjoint les services de l'islandais Bardi Johannsson (autrefois membre du groupe Trip Hop / Electro Bang Gang, on est loin de l'univers de Benjamin Biolay) et produit seule les 7 nouveaux titres de ce Not Going Anywhere. 7 titres seulement pour un album? Oui, car les 4 autres sont en fait des adaptations en anglais de chansons tirées de La Disparition: ainsi "Le Sable Mouvant" devient "End Of May", "Surannée" s'incarne ici en "Seventeen", tandis que "La Disparition" et "Mes Pas Dans la Neige" se transforment respectivement en "Right Now And Right Here" et " Spanish Song Bird". Une excellente manière pour Keren Ann de s'émanciper d'un certain carcan estampillé "Nouvelle Chanson Française" ou "Chanson Réaliste" et de trouver davantage d'incarnation. Ces versions en anglais se fondent alors complètement avec les autres chansons et semblent coller plus fidèlement à la personnalité à la fois ouverte et réservée de Keren Ann.
Preuve supplémentaire de cette volonté d'exister par elle-même, les nouvelles chansons, paroles et musiques, sont uniquement de son fait (si l'on excepte "Road Bin", dernière collaboration avec Biolay, et le titre final "Ending Song", en duo avec Johannsson). Regardant à la fois en avant et en arrière, on retrouve également au violon, pour une dernière fois Karen Brunon, qui avait fait partie de l'ancien groupe de Keren Ann, Shelby.
Les changements, à l'image de la musique, se font donc ici en douceur et établissent Not Going Anywhere comme le disque de la transition par excellence pour notre chanteuse au charme discret.
Débarrassés, pour ainsi dire, de la langue française, les chanson déjà connues redeviennent de petits bijoux Folk doux-amers au lieu d'être étriquées dans un costume Victoires De La Musique trop serré (ce qui est assez paradoxal puisque la production reste inchangée; il est intéressant alors de voir et d'écouter qu'un changement de langue peut être à ce point bénéfique ou maléfique selon les cas- souvenons nous de l'adaptation de "Sweet Dreams" d'Eurythmics par Sylvie Vartan sous le lexomilien "Déprime" qui nous emmenait dans une sorte de quatrième dimension musicale- mais ici, tout sonne mieux).
Du reste, les morceaux inédits démontrent un nouvel éventail de possibilités: ajout de batterie et de guitares plus percutantes sur "Sailor And Window" (ce n'est pas du The Clash bien entendu, mais dans l'univers de Keren Ann, cela a le mérite d'être souligné), ballades mélancoliques et mélodiques de toute beauté ("By The Cathedral", sublime par sa nostalgie et son spleen, l'instrumentation étant d'une classe parfaite), le duo final avec Johansson en étant une illustration supplémentaire, ce doux Follow Me chanté avec tendresse maladive sous une pluie sans nuages, ne pouvant que nous inciter à accepter l'invitation...
Mais il n'y a pas que des papillons noirs sur ce disque, la simple écoute de "Not going Anywhere", "Polly", "Sit In The Sun" ou "Road Bin" prouve que l'amour peut être tendre, langoureux, heureux, apaisé sous de jolis couchers de soleil et qu'enfin, merde, tout ça c'est beau et c'est chouette, et que Keren Ann peut prétendre aux mêmes exigences que Lorie: des bisous, des câlins, elle en veut également tous les jours et c'est bien normal.
Keren Ann est une artiste qui, bien que productive (4 albums entre 2000 et 2004, ce n'est pas rien), sait intelligemment prendre son temps pour y aller étape par étape. Comme nous l'avons dit, ce Not Going Anywhere est une belle manière de faire une transition avant les aventures américaines de Nolita et Keren Ann. Entre douceur de vivre et envie d'aimer avant de partir, ce troisième album trouvera sa place de choix chez les admirateurs de notre chanteuse qui, à l'instar de Corky, n'est pas vraiment comme les autres...
Parfait 17/20 | par Machete83 |
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