Bully

Losing

Losing

 Label :     Sub Pop 
 Sortie :    vendredi 20 octobre 2017 
 Format :  Album / CD  Vinyle  Numérique   

Il y a toujours de quoi être méfiant de nos jours, surtout en ce qui concerne la nostalgie musicale: tous ces jeunes groupes capables, sur le papier, d'absorber la quintessence d'une époque grâce aux outils d'aujourd'hui nous font souvent baver, mais peu rêver au final.

Oui, avant, le Grunge Pop Punk Rock (mettez l'ordre que vous voulez), quoi qu'on en dise c'était la norme... Dans les magazines, à la radio, à la télé, il était assez facile de découvrir son lot de groupes aux mélodies simples et fortes, et à l'attitude cool. Si bien que lorsqu'on a pris 20 ans dans la gueule et que l'on voit des petits jeunes tenter leur revival pour le meilleur comme pour le pire, il est bien difficile de ne pas être cynique et exigeant. On se retrouve face à cette frontière séparant le plaisir coupable et l'originalité. Selon le groupe, on penche vers l'un ou l'autre des territoires, sans vraiment avoir un pied de chaque côté. Entre des groupes comme, disons, Motherfucker et Dilly Dally pour le meilleur et Inheaven pour le pire, apparaît alors Bully, groupe de Nashville (méfiance n°1) semblant une nouvelle fois proposer la recette pour conquérir l'auditeur trentenaire en mal de sensations simples, fortes et cool.

Disposant de vidéos sponsorisées par Véveau sur tutube (méfiance n°2), récemment signé chez Sub Pop après un passage chez Columbia (méfiance n°3), serait-on pris au milieu d'un complot revival 90's destiné à prendre les thunes des honnêtes travailleurs que nous sommes? On ne sait pas, on ne sait plus...

On met alors Losing en lecture, trois fois méfiants. "Feel The Same" commence: accords magiques, urgence sympathique, voix qui enchanterait n'importe quel ado en 1997, riffs électriques super cool. Merde, le piège a été bien posé! Et ça continue encore une trentaine de minutes comme ça! Lorsque l'album se referme sur "Hate And Control", avec là encore un riff et une progression super bath, on presse le bouton "Replay" de nouveau.

On se renseigne, bon ils ont changé de maison de disques entre deux albums, ils sont donc chez Sub Pop, mais ce n'est peut-être qu'une tentative de séduction pour avoir leur label qualité. Ok. La chanteuse, Alice Bognanno, a fait un stage d'ingé-son chez Steve Albini. "Oui, c'est sans doute une tactique de désinformation pour me caresser dans le sens du poil et me faire acheter le skeud et écrire une chronique dithyrambique" se dit-on. On remet le disque une seconde, troisième, quatrième fois... Et là "Losing" veut carrément s'inviter dans votre top de l'année, alors que chaque moment disponible dans votre cerveau se consacre à la construction de ce classement et que celui-ci est quasiment arrêté... Ben oui, mais avec des titres comme "Seeing It" dont le refrain s'inscrit durablement et positivement dans la tête, comment voulez-vous aussi...?!

L'album est produit par la chanteuse elle-même, le son est léger, toutes les chansons passent crème, la chanson "Guess There" est trop de la balle... Evidemment, on a fait beaucoup plus original et inédit, chaque chanson nous renvoie à des territoires inscrits dans notre inconscient, l'amateur de Grunge exigeant sera sans doute déçu de l'apparente facilité des chansons (on est plus du côté de la Pop Punk simple joliment encrassée) mais bon il faut le bien le dire, c'est du bon. Il y a une dynamique générale, un souffle frais, de l'intime ("Blame"), du festif ("Either Way"), de l'attendrissant et du dangereux ("Focused"),et comme dit auparavant du cool, du bath et du très sympathique qui, même si l'on peut se tromper, semblent être suffisamment sincères pour qu'on puisse y adhérer sans arrière pensées et sans complexes.


Bon   15/20
par Machete83


  Ecoutable sur : https://bullythemusic.bandcamp.com/album/losing


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