Lower Dens

Saint-Malo [Route Du Rock - Fort De Saint-Père] - samedi 11 août 2012

 Lower Dens
En y réfléchissant bien, Lower Dens est peut-être le groupe qui m'aura fait le plus vibrer à la Route du Rock. Entre les groupes à l'esprit je m'en foutiste mal trempé (Spiritualized, Mazzy Star), les quadra sur leur virage le plus pop à la qualité douteuse (Dominique A, Mark Lanegan) et les mous du genou en voyage de classe à léthargie land (The XX), Lower Dens s'est naturellement imposé dans ma mémoire. Il faut dire que, fort d'un second album obsédant, le quintet a de quoi maintenir en haleine et offrir une vision de la dream pop plus que respectable. Tout commence paisiblement avec "I Get Nervous" dans un engourdissement crépusculaire métronomique, et puis le groupe tisse petit à petit sa toile anxiogène. Les guitares alarmantes de "Candy" nous perdent dans un Baltimore moite sans trace de vie. Stratosphériques et lointaines, elles embrassent le clavier Korg fiévreux et déviant tenu par Jana Hunter ("Propagation"). La chanteuse a un timbre aussi androgyne que celui de Victoria Legrand (et un physique davantage garçon manqué) et comme pour la française, lorsque son organe s'envole on reste sur le cul et bouche bée. A quelques encablures de la demeure Beach House, le tableau n'a cependant rien à voir. "Lion In The Winter" découpé en deux parties illustre sûrement le mieux cet anticlimax auquel on assiste, fait de tensions silencieuses presque malsaines où les structures répétitives d'une cold wave désoeuvrée croisent les chemins d'une âme égarée dont la pureté est prise dans la glace. C'est d'ailleurs ce chant désabusé, accusant la misère du monde et chargé d'interrogations qui fait tout le charme du groupe et porte en grande partie le concert qui pioche équitablement dans Twin-Hand Movement et le dernier Nootropics. Qu'il atteigne des sommets sur "Nova Anthem" par sa seule justesse ahurissante ou avec la complicité des quatre autres musiciens sur "Brains" et "Stem", qui s'enchaînent dans un rythme enlevé, il nous guide tristement mais avec assurance dans ses ballades parfaitement ténébreuses. Certains trouveront l'intérêt de les voir sur scène limité puisqu'il n'y a quasiment aucune variation par rapport aux enregistrements. Néanmoins rien que pour le plaisir d'être emprisonné dans leur ambiance spleenétique tout en grisaille et comparé au reste du festival il n'y a pas photo. Petit bémol "Alphabet Song" n'est pas interprété, heureusement la magnifique "Hospice Gates", elle, est de la partie.


Parfait   17/20
par TiComo La Fuera


  Setlist

I Get Nervous
Candy
Batman
Propagation
Lion In The Winter pt. 1
Lion In The Winter pt. 2
Hospice Gates
Holy Water
Nova Anthem
A Dog's Dick
Brains
Stem
Rosie

Photo par TiComo


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