Monarch!

Genève - Suisse [L'Usine] - dimanche 18 avril 2010

Ah Monarch !... Je m'étais presque résigné à ne jamais voir ces "maîtres es doom" en concert. Entre leur hiatus de quelques mois, et mon départ de France, en découdre avec Monarch ! sur scène tenait plus du fantasme de d'une éventualité rationnelle.
Fantasme, disais-je ? Oui tout à fait. Car si je ne suis pas forcément un grand fanatique de doom et de musiques aussi extrêmes, la musique de Monarch ! par sa radicalité et sa puissance m'a toujours impressionné que ce soit sur le premier album et Mer Morte. Et me voilà donc de passage à Genève tout comme le groupe basque tout comme Impure Wilhelmina qui conclura la soirée, la belle affaire !

Lorsque Monarch ! s'installe sur scène, voici d'ores et déjà l'atmosphère pesante et quasi-théâtrale qui s'abat dans l'Usine : dans le noir ambiant de la salle, seules quelques légères lumières rouges viennent apporter quelques couleurs sur le quatuor, tout comme la dizaine de bougies qui entourent la délicieuse "chanteuse". Si sur disques, nos Franco-Australiens ne font pas dans le détail, ils ne laisseront pas davantage de doute sur leur capacité à donner vie à leur doom sur scène. Non, ils ne nous laisserons aucun répit. La lenteur de leur musique n'a effectivement d'égal que la puissance dégagée. Ca en est même ahurissant. Pas de surprise ce soir donc : ce qui est entrevu sur disque prend une envergure magistrale. C'est massif et violent donc ; l'occasion parfaite de montrer qu'ils n'ont pas forcément grand-chose à envier à des groupes de la trempe de Khanate !

Parce qu'en plus du caractère massif évident de ce doom rugissant et assourdissant, il faut en plus compter évidemment sur l'anxiété et l'effroi de qui viennent progressivement envahir la salle. Les cris stridents et furieux d'Emilie viennent ainsi déchirer une atmosphère pourtant lourde des vrombissements de la basse, et des coups de butoir représentés par la frappe de mule du nouveau batteur et des riffs du guitariste. Oui, c'est ça : il faudrait en quelque sorte imaginer Khanate (justement) sur scène qui s'accompagnerait de Diamanda Galas. L'image est certainement complètement cliché et absurde, mais il y a quand même un peu de ça, tant le mélange entre lourdeur et épouvante prend son sens sur scène.
Trois quarts d'heure durant nous voilà plaqués contre un mur sonore rempli de basses, de rythmes brutaux et des cris à vous glacer le sang. Monarch ! effraie tout autant qu'il subjugue et c'est bien là la force du groupe. Assister à un concert de Monarch !, c'est ça, s'exposer à la fascination tout autant qu'à la crainte et à l'angoisse. Mais à réserver aux oreilles averties...


Parfait   17/20
par X_Jpbowersock


Proposez votre chronique !





Recherche avancée
En ligne
331 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages
On vient de te dire que le morceau que tu as encensé est l'œuvre du groupe que tu conchies le plus