Brett Anderson
Paris [La Maroquinerie] - samedi 25 octobre 2008 |
Quelquepart sur MSN:
JC: Tu viens voir Brett Anderson à la Maroquinerie ?
FL: Brett Anderson ? L'inventeur de l'hélium ?
JC: Pfff n'importe quoi, t'es nul ! Suede c'était un sacré groupe quand même ! Ca va être excellent. On lui doit ça pour tout ce qu'il a fait !
FL: Mouais Suede, c'est sympa, mais bon enfin voilà quoi. Le 1er album est très bien, le 2ème sympa, mais le reste, faut faire le tri quand même. Et puis ça fait longtemps qu'il a rien fait d'intéressant. Bon je vais écouter son dernier album et je te tiens au courant.
Allez, je me dénonce, le FL, c'est moi. C'est donc non convaincu que je jette malgré tout une oreille à sa dernière livraison, le magnifique Wilderness, et que je tombe sur une vidéo de "The Wild Ones" en acoustique. Plus tard, je découvre que cette tournée est une tournée unplugged. Cela suffira à me convaincre.
La Maroquinerie est bien remplie mais pas complète. Un comble quand on se souvient comment Suede pouvait remplir les Zenith il y a une dizaine d'années. Entre son dernier album et ce remplissage difficile de salles, on sent un homme blessé. Blessé certes mais talentueux. Et sous son meilleur jour lors de cette tournée. La voix ne monte plus aussi haut qu'avant, mais elle a gagné en profondeur, enfin débarrassée de tous ces effets superflus. Elle est encore plus mise en valeur ici par le peu d'instruments (une violoncelliste, un piano ou une guitare).
La première partie du concert est constituée de chansons issues de sa carrière solo. Le dernier album sera majoritairement représenté, et c'est tant mieux. Brett enchaine les premières chansons au piano. Pas d'entrée en matière progressive, le ton est donné dès "A Different Place": c'est triste, mais sublime. Rarement je n'aurais vu un concert démarrer aussi intensément que ces 5 premières chansons, "Blessed" en tête (peut-être bien la chanson de l'année 2008). Pour cette date parisienne, Emmanuelle Seigner vient tenir sa partie sur "Back To You", et elle le fait fort bien. Suivra un premier passage à la guitare, d'où ressortira particulièrement "Clowns". Tous les 3-4 morceaux, Brett Anderson reprend son souffle, esquisse enfin un sourire. Le public en profite pour rattraper les applaudissements perdus entre les chansons.
Première pause, avant de revenir pour ce que tout le monde attend: du Suede. Le passage démarre très fort, par "Europe Is Our Playground", et comme pour la première partie, il n'y aura absolument rien à jeter. Beaucoup de sommets et pas des petits, l'impression de survoler les Alpes et de prendre quelques Mont Blanc au passage, comme "Still Life", Saturday Night", "The Asphalt World", et surtout un "The Wild Ones" qui lui peut quant à lui se targuer d'être un Everest.
Il est des concerts qui marquent par des moments forts, mais ponctuels. On retiendra de celui-là la cohérence de l'ensemble, cet équilibre constant (car il y a de quoi virer très facilement dans le larmoyant). En y repensant, je ne vois aucun moment faible, à attendre que ça passe. Même le retour de Emmanuelle Seigner sur scène pour une reprise du "Simple Words" de Ultra Orange passera sans problème. Ou cette adaptation en français du premier couplet de "The Power" (et l'entendre parler "d'immeubles de banlieue" aura eu son effet comique).
Brett quitte la scène et revient, semble-t-il heureux pour 2 chansons en rappel, et pas des moindres. "So Young" pour commencer, toute calme, reprise par le public. Certes, 15 ans ont passé depuis et le propos n'est plus vraiment d'actualité (tant pour son auteur que pour le public), mais ça marche toujours. Pour finir avec un "Trash" énergique qu'on aurait été prêt à reprendre pendant un bon moment encore.
Une magnifique prestation, qui aurait peut-être été mon concert de l'année si Tom Waits et Springsteen n'étaient pas passés dans le coin quelques mois avant. Brett Anderson serait-il à nouveau touché par la grâce après des années d'errance ? Même s'il est trop tôt pour le dire, il semble que oui, enfin !!! Et il n'en revient que plus émouvant. Toujours est-il que si la prestation qu'il a pu livrer ce soir-là provient d'années à morfler après avoir connu tous les excès liés à la célébrité, on ne souhaite qu'une seule chose en tant que spectateur sadique: que ça dure !
Et merci JC.
JC: Tu viens voir Brett Anderson à la Maroquinerie ?
FL: Brett Anderson ? L'inventeur de l'hélium ?
JC: Pfff n'importe quoi, t'es nul ! Suede c'était un sacré groupe quand même ! Ca va être excellent. On lui doit ça pour tout ce qu'il a fait !
FL: Mouais Suede, c'est sympa, mais bon enfin voilà quoi. Le 1er album est très bien, le 2ème sympa, mais le reste, faut faire le tri quand même. Et puis ça fait longtemps qu'il a rien fait d'intéressant. Bon je vais écouter son dernier album et je te tiens au courant.
Allez, je me dénonce, le FL, c'est moi. C'est donc non convaincu que je jette malgré tout une oreille à sa dernière livraison, le magnifique Wilderness, et que je tombe sur une vidéo de "The Wild Ones" en acoustique. Plus tard, je découvre que cette tournée est une tournée unplugged. Cela suffira à me convaincre.
La Maroquinerie est bien remplie mais pas complète. Un comble quand on se souvient comment Suede pouvait remplir les Zenith il y a une dizaine d'années. Entre son dernier album et ce remplissage difficile de salles, on sent un homme blessé. Blessé certes mais talentueux. Et sous son meilleur jour lors de cette tournée. La voix ne monte plus aussi haut qu'avant, mais elle a gagné en profondeur, enfin débarrassée de tous ces effets superflus. Elle est encore plus mise en valeur ici par le peu d'instruments (une violoncelliste, un piano ou une guitare).
La première partie du concert est constituée de chansons issues de sa carrière solo. Le dernier album sera majoritairement représenté, et c'est tant mieux. Brett enchaine les premières chansons au piano. Pas d'entrée en matière progressive, le ton est donné dès "A Different Place": c'est triste, mais sublime. Rarement je n'aurais vu un concert démarrer aussi intensément que ces 5 premières chansons, "Blessed" en tête (peut-être bien la chanson de l'année 2008). Pour cette date parisienne, Emmanuelle Seigner vient tenir sa partie sur "Back To You", et elle le fait fort bien. Suivra un premier passage à la guitare, d'où ressortira particulièrement "Clowns". Tous les 3-4 morceaux, Brett Anderson reprend son souffle, esquisse enfin un sourire. Le public en profite pour rattraper les applaudissements perdus entre les chansons.
Première pause, avant de revenir pour ce que tout le monde attend: du Suede. Le passage démarre très fort, par "Europe Is Our Playground", et comme pour la première partie, il n'y aura absolument rien à jeter. Beaucoup de sommets et pas des petits, l'impression de survoler les Alpes et de prendre quelques Mont Blanc au passage, comme "Still Life", Saturday Night", "The Asphalt World", et surtout un "The Wild Ones" qui lui peut quant à lui se targuer d'être un Everest.
Il est des concerts qui marquent par des moments forts, mais ponctuels. On retiendra de celui-là la cohérence de l'ensemble, cet équilibre constant (car il y a de quoi virer très facilement dans le larmoyant). En y repensant, je ne vois aucun moment faible, à attendre que ça passe. Même le retour de Emmanuelle Seigner sur scène pour une reprise du "Simple Words" de Ultra Orange passera sans problème. Ou cette adaptation en français du premier couplet de "The Power" (et l'entendre parler "d'immeubles de banlieue" aura eu son effet comique).
Brett quitte la scène et revient, semble-t-il heureux pour 2 chansons en rappel, et pas des moindres. "So Young" pour commencer, toute calme, reprise par le public. Certes, 15 ans ont passé depuis et le propos n'est plus vraiment d'actualité (tant pour son auteur que pour le public), mais ça marche toujours. Pour finir avec un "Trash" énergique qu'on aurait été prêt à reprendre pendant un bon moment encore.
Une magnifique prestation, qui aurait peut-être été mon concert de l'année si Tom Waits et Springsteen n'étaient pas passés dans le coin quelques mois avant. Brett Anderson serait-il à nouveau touché par la grâce après des années d'errance ? Même s'il est trop tôt pour le dire, il semble que oui, enfin !!! Et il n'en revient que plus émouvant. Toujours est-il que si la prestation qu'il a pu livrer ce soir-là provient d'années à morfler après avoir connu tous les excès liés à la célébrité, on ne souhaite qu'une seule chose en tant que spectateur sadique: que ça dure !
Et merci JC.
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Francislalanne |
Setlist:
A Different Place
The Emperess
Chinese Whispers
Blessed
Back To You
Love Is Dead
Song for My Father
Clowns
Funeral Mantra
P. Marius
To The Winter
>>>
Europe Is Our Playground
The Living Dead
Pantomime Horse
Still Life
Simple Words (Ultra Orange)
The Wild Ones
Saturday Night
The Power
He's Gone
The 2 Of Us
The Asphalt World
>>>
So Young
Trash
A Different Place
The Emperess
Chinese Whispers
Blessed
Back To You
Love Is Dead
Song for My Father
Clowns
Funeral Mantra
P. Marius
To The Winter
>>>
Europe Is Our Playground
The Living Dead
Pantomime Horse
Still Life
Simple Words (Ultra Orange)
The Wild Ones
Saturday Night
The Power
He's Gone
The 2 Of Us
The Asphalt World
>>>
So Young
Trash
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