Robin Guthrie
Nantes [Festival Scopitone - Espace Alstom] - mercredi 17 septembre 2008 |
Texture. C'est LE mot qui revient dès qu'on parle de la musique de Robin Guthrie. Parce qu'il s'agit d'une musique incroyablement sensorielle, qui s'entend presque plus avec l'échine qu'avec les oreilles, comme si les notes parvenaient à nous toucher physiquement.
Assez logiquement, Guthrie cinéaste opère comme Guthrie musicien. Son film Lumière est une suite d'images qui se fondent délicatement les unes dans les autres, opérant de subtiles variations lumineuses et chromatiques, qui semblent dosées avec un soin maniaque. L'écran se découpe en formes géométriques à la manière d'une toile de Mondrian soudainement dotée de mouvement. Tout ceci est assez ébouriffant de beauté pure ; mais c'est encore mieux que ça, parce qu'en plus, Robin joue devant l'écran.
Il accompagne son film seul avec sa guitare et son ordinateur. Son jeu parcimonieux (jamais une note inutile) se confond avec les sons synthétiques qui sortent de la machine, sa guitare noyée dans les effets couplée à une utilisation massive des harmoniques produisant des notes tellement légères qu'on les croiraient sorties d'un synthétiseur calé en mode imitation flûte. Des bons groupes on dit souvent qu'ils sont solides ou carrés ; chez Guthrie tout est au contraire liquide, brumeux, perpétuellement mouvant. Difficile de différencier ce qui est joué, samplé ou programmé. En cela la musique se marrie extraordinairement avec les images, participant de la même confusion des sens, expérience proche de l'hypnose, incarnation audiovisuelle de la Grâce. Les spectateurs (malheureusement assez peu nombreux pour un artiste de ce calibre) qui ont eu le loisir d'assister en chaise longue (excellente idée de l'organisation) à telle épiphanie ont laissé échapper en fin de concert les applaudissements les plus beaux et chaleureux, ceux qui sonnent comme des remerciements.
Assez logiquement, Guthrie cinéaste opère comme Guthrie musicien. Son film Lumière est une suite d'images qui se fondent délicatement les unes dans les autres, opérant de subtiles variations lumineuses et chromatiques, qui semblent dosées avec un soin maniaque. L'écran se découpe en formes géométriques à la manière d'une toile de Mondrian soudainement dotée de mouvement. Tout ceci est assez ébouriffant de beauté pure ; mais c'est encore mieux que ça, parce qu'en plus, Robin joue devant l'écran.
Il accompagne son film seul avec sa guitare et son ordinateur. Son jeu parcimonieux (jamais une note inutile) se confond avec les sons synthétiques qui sortent de la machine, sa guitare noyée dans les effets couplée à une utilisation massive des harmoniques produisant des notes tellement légères qu'on les croiraient sorties d'un synthétiseur calé en mode imitation flûte. Des bons groupes on dit souvent qu'ils sont solides ou carrés ; chez Guthrie tout est au contraire liquide, brumeux, perpétuellement mouvant. Difficile de différencier ce qui est joué, samplé ou programmé. En cela la musique se marrie extraordinairement avec les images, participant de la même confusion des sens, expérience proche de l'hypnose, incarnation audiovisuelle de la Grâce. Les spectateurs (malheureusement assez peu nombreux pour un artiste de ce calibre) qui ont eu le loisir d'assister en chaise longue (excellente idée de l'organisation) à telle épiphanie ont laissé échapper en fin de concert les applaudissements les plus beaux et chaleureux, ceux qui sonnent comme des remerciements.
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Johnny Johnny |
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