Bon, c'est ma première vraie incursion sur le forum, je ne sais pas si je dois me présenter officiellement. Mon pseudo, c'est blackcondorguy, comme vous pouvez le lire, j'ai écrit une 50aine de chroniques sur ce site et je suis un mec qui met du temps à réagir.

Oui, parcequ'en fait, je viens juste de constater que parmi cette 50aine de chroniques, il y en a une qui a fait un peu grincer des dents et qui m'a attiré quelques foudres virtuelles. Je voulais répondre, mais les foudres en questions datent d'il y a un an, du coup, mon droit de réponse tomberait un peu à l'eau dans la rubrique "remerciement chronique". En revanche, il y a quelques petites choses qui me paraissent mériter réflexion dans l'absolu. (Je suis aussi un mec qui met trois plombes à faire des introductions)

La chronique incriminée, c'est celle-ci http://www.xsilence.net/disque-714.htm histoire de situer le contexte.

"Parle de ce qui te fait triper, merde "
Je ne pense pas avoir besoin de me justifier ni pour mes goûts, ni pour la note vu que j'argumente déjà dans la chronique. Je veux simplement expliquer un peu plus clairement ma démarche. Notamment face à cet argument d'RV
"J'irai pas pondre un truc JUSTE pour dire : "Attention, tout le monde n'est pas d'accord". Mon cul, ouais... Parle de ce qui te fait triper, merde !"

À quoi ça sert, d'écrire une critique? Juste à dire du bien de ce qu'on aime? Dans ce cas-là, tous les disques sur X-silence auraient des notes de 15 à 20, on pourrait même rebaptiser le site "X-L'école des fans", si tu veux. Et la personne qui voudrait découvrir de nouveaux groupes ou de nouveaux albums ne sera finalement pas plus avancée puisque les critiques seront forcément dithyrambiques. La communauté entière perd de sa crédibilité.

Quand j'écris une chronique, j'essaie de proposer quelque chose de différent : un point de vue, ou une approche. Si j'estime que quelqu'un d'autre a déjà parfaitement expliqué ce que je pense du disque, quel intérêt d'écrire peu ou prou la même chose? Pour moi, aucun. Donc oui, précisément, j'estime que l'intérêt d'une chronique EST de dire "Attention, tout le monde n'est pas d'accord". Je trouve très dommage de voir 15 chroniques à la suite qui disent exactement la même chose sans qu'aucune ne se démarque. Opposer les opinions (différentes, tant qu'à faire), c'est le meilleur moyen de créer la discussion et d'enrichir la communauté. Premier point, donc.


"quand j'ai lu la phrase sur son concept d'intemporel et de Fun House je savais que je mettais les pieds dans un vaste champ de merde."
Deuxième chose, la note. Mon fameux discours sur le concept d'intemporel. En lisant le concept d'X-silence, on peut voir cette phrase "Les utilisateurs sont invités à choisir une appréciation ("Bon", "Très bon",...) plutôt qu'une note lorsqu'ils chroniquent un disque ou un concert." Je n'invente rien.
Et l'appréciation qui correspond à 20, c'est "intemporel". Donc oui, je suis fatigué de ce manque total d'objectivité et de recul qui en pousse certains à distribuer un 20/20 systématique à tous leurs disques préférés. Faites preuve d'un minimum de discernement, tous les disques n'ont pas marqué l'histoire de la musique, même quand vous les adorez. À l'inverse, certains disques sont intemporels sans forcément plaire à tout le monde (Exemple personnel, Led Zep II, je m'ennuie très vite en écoutant ce disque, mais j'ai conscience que c'est un disque important pour beaucoup qui est bel et bien à l'épreuve du temps. À l'inverse, je voue un culte à Fast Stories...From Kid Coma depuis que je l'ai découvert et pourtant, c'est un disque assez anecdotique au sens propre du terme).

C'est compliqué d'être critique (même amateur), surtout quand on est passionné,et je pense que nous sommes tous passionnés de musique, ici. Mais il faut adopter une posture de "subjectivité objective". Bien sûr, on parle de choses qui nous tiennent à coeur, qui nous font vibrer en bien ou en mal (Adore me fait vibrer...comme un verre qui va briser sous l'effet d'une cantatrice qui chante faux, même si malheureusement le fait n'est pas avéré), mais il faut le faire avec des arguments objectifs. Je ne me suis jamais contenté de dire "ce disque, c'est de la merde". Et j'ai fini sur un point qui me parait expliquer qu'au fond, mon point de vue est bien personnel et subjectif "les goûts et les couleurs...".
Bon, j'en profite pour égratiner Depeche Mode au passage, c'est vrai que tel Cory, je suis incorrigible (et mes références non plus ne sont pas intemporelles).


"comme si je disais que j'aime pas le métal parce qu'il y a des distos quoi..."
Troisième point, et ce sera vraiment le dernier, le fait de critiquer un style qui n'est pas le mien et que "je ne connais pas". Puisqu'on prend l'exemple du metal, je vais parler un peu d'Arno Vice (désolé de t'attirer là-dedans alors qu'on ne se connait pas).
Arno Vice écrit de nombreuses chroniques sur des groupes de ce style qui sont à mon sens très bien faites car bien écrites et argumentées, elles montrent qu'il s'y connait, mais ne me donnent pas pour autant envie d'écouter puisque :
1) je ne fais pas la différence entre Dimmu Borgir et Death (j'exagère à peine)
2) Sorti de certains groupes inavouables par réminiscence nostalgique, je n'aime pas du tout ce style.
C'est pourquoi vous ne lirez pas de chroniques sur des groupes de metal ou de new wave pure signées par moi car ce sont des styles que je n'aime pas et dont je ne pourrais que dire du mal, sans aucune objectivité.

Là, ma chronique concerne un disque des Smashing Pumpkins, un groupe dont je ne suis certes pas fan, un chanteur sur lequel j'aime bien taper (chacun a son ambulance sur laquelle il aime tirer, non?), mais qui fait aussi parti de mon paysage musical. "Gish" et "Siamese Dreams" sont deux albums que j'aime vraiment beaucoup! Et je ne peux pas m'empêcher de penser au type qui aura plus ou moins les mêmes goûts que moi (qui doit bien exister quelque part) et à sa déception s'il écoute Adore avec en tête les critiques enflammées qui accompagnent la mienne. Ce n'est pas un disque qui plaira à tout le monde, même à ceux qui aiment globalement les Smashing Pumpkins, et je trouvais dommage de ne lui consacrer QUE des critiques positives (et le mot est faible). Je me suis peut-être laissé emporter par les notes précédentes qui me paraissent toujours démesurées, mais mon point de vue sur le disque se reflète assez bien dans la chronique, ça me parait être le principal. Si vous ne pensez pas comme moi, TANT MIEUX, prouvez-moi le contraire à grand renfort d'arguments ou mettons fin à la discussion en admettant simplement que nos goûts sont incompatibles mais autant que possible, pas d'uniformisation des esprits. En appeler à un comité de censure, je trouve ça...Comme Adore!

Merci à tous ceux qui auront eu le courage de lire ça jusqu'au bout!

En même temps les Smashing Pumpkins ont toujours fait débat que ce soit ici ou ailleurs...mettre 02/20 à un album comme Adore ça changera pas la face du monde. Perso je pense que comme tout groupe mondialement connu on est en droit de se poser la question ; pourquoi eux on gagnait plein de thnues et pas d'autres

Au football on sait que les Zidane, Messi, Ibrahimovic sont meilleurs que les autres mais en musique c'est plus difficile quand même ?

Finalement, le sens de mon pavé n'était pas tellement de savoir si Adore mérite son 2/20 ou pas, ni si les Pumpkins méritent leur gloire, ça ne concernait même pas vraiment les Pumpkins ou Adore en soi, c'est plus une question de posture critique. C'est le message que je voulais faire passer avant la fin du monde!

Bon, okay, mon pavé n'était peut-être pas claire. On va l'appeler Robert, à la place. (Je peux faire passer ma blague pourrie sur le dos de la fin du monde, aussi? Non?)

entre ça & la référence à Cory, moi je dis

Ton billet Blackcondo, (oui j'avais l'impression d'être sur un blog, ou sur la desencyclopédie... j'en fantasmais presque l'intervention de la nana aux cheveux bleus ) est très juste et bien référencé. Et pis Arno qui se retrouve tjs dans toutes les polémiques malgré lui

Méchant ou pas, le condor noir m'aura fait découvrir The Decemberists, alors merci pour ça